Plusieurs journaux américains, dont le "New York Post" et le "Washington Times", ainsi que le "Guardian" britannique, ont pratiquement simultanément chanté les vertus de la nouvelle pilule anti-cuite RU-21. D'après ces journaux, elle est fabriquée par des laboratoires pharmaceutiques sud-coréens sous licence russe, mais le médicament lui-même aurait été créé dans le laboratoire spécial du Service fédéral de sécurité (FSB) de la Fédération de Russie.
Prié de commenter cette information, le correspondant de RIA Novosti s'est adressé au chef du Laboratoire central de recherches sur la psychophysiologie et la psychologie du travail du FSB de Russie, Vladimir Komarov, qui a accepté de nous éclairer sur ce sujet.
- Tout d'abord, la pilule RU-21 n'est pas unique. Il existe de nombreux produits analogues dans le monde. Et tout aussi efficaces. Par exemple, l'"antipokhméline" (littéralement "anti-gueule de bois"), qui neutralise avec efficacité l'ébriété alcoolique, a acquis une grande popularité à Moscou. Ce médicament est produit par un laboratoire pharmaceutique de Moscou et est en vente libre. Quant à la pilule RU-21, notre laboratoire n'a rien à voir avec elle. Les références au FSB ne sont apparemment qu'un truc publicitaire. Nous avons suffisamment d'autres préparations révolutionnaires dignes d'intérêt.
Et elles ne sont pas toujours entourées d'un voile de secret. Ainsi, les médicaments anti-stress de la famille du "trekrezan" ont été testés sur le terrain en Afghanistan, à Tchernobyl et en Tchétchénie. L'imunophan, par exemple, a été conçu pour la remise en forme des agents du FSB (notamment les membres des groupes "Alpha", "Omega", "Kaskad", etc.), qui ont également participé aux opérations dans les "points chauds". Le médicament est le résultat d'une synthèse de six acides aminés l'imunophan renforce sensiblement l'effet des psychotropes, des antibiotiques et aide facilement à sortir des états de stress. On a découvert une autre propriété de cette préparation: pris avant une catastrophe ou une frappe nucléaire, ce médicament diminue par six les effets des radiations.
L'imunophan a été testé durant plusieurs années sur des agents du FSB ayant souffert durant les opérations militaires dans les "points chauds". Chacun d'entre eux avait accepté (en toute connaissance de cause et sans la moindre pression) de participer à la prise expérimentale du médicament. On avait expliqué aux patients que les tests avaient donné de bons résultats mais qu'il restait des inconnues quant aux possibles effets sur le psychisme de l'homme. Les recherches menées ultérieurement ont montré que les effets en question sont bénéfiques et que le médicament a permis à bon nombre de membres du FSB de vaincre le stress, même le stress social. Je rappellerai que c'était une période difficile de restructuration au sein des services de renseignements.
Il y a un an, le FSB de Russie a tenu la première conférence scientifique et pratique sur les problèmes de la réhabilitation psychophysique, à laquelle ont été invités de nombreux scientifiques, notamment les chercheurs travaillant dans les services de contre-espionnage, ainsi que dans les instituts de recherche, et concernés par la création de l'imunophan. Ses concepteurs ont reçu le prix du gouvernement russe décerné dans le domaine de la recherche et de la technique pour l'ensemble de leurs travaux, y compris les recherches fondamentales et appliquées, ainsi que pour la fabrication à l'échelle industrielle du médicament et sa mise en vente dans les pharmacies du pays.
Le groupe de recherche-production "Bionox", dont le docteur en médecine, Vassili Lebedev, est le directeur, produit aujourd'hui 3 millions de doses d'imunophan par an.
