Revue de la presse russe du 30 juin

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MOSCOU, RIA Novosti.

Izvestia

Vladimir Poutine a reçu Mohammed ElBaradei, directeur général de l'AIEA, dans sa résidence de Novo-Ogarevo aux environs de Moscou. La construction par la Russie de la centrale nucléaire de Bouchehr en Iran est une affaire bilatérale de Moscou et de Téhéran, a déclaré Mohammed ElBaradei. Cela veut dire que la participation de la Russie à ce projet ne suscite plus la réaction négative des pays occidentaux, font remarquer les "Izvestia". Mais cette nouvelle a été effacée par une autre: un dépôt international de déchets nucléaires peut être installé en Russie.

De l'avis du patron de l'AIEA, "la Russie possède une grande expérience de retraitement du combustible nucléaire usagé, de même que la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne". Le leadership dans le retraitement des déchets nucléaires appartient aujourd'hui à la France et à la Grande-Bretagne (leur compétition est sérieuse dans ce domaine), les suivent la Russie et les Etats-Unis.

D'après les données de l'Institut d'uranium de Londres, les réserves mondiales d'uranium se montent à 4,4 millions de tonnes. Selon les experts, l'acheminement de déchets nucléaires en Russie a un aspect économique très attrayant. Selon les données de l'Agence fédérale de l'énergie atomique, dans les années à venir, la Russie pourrait stocker environ 20 000 tonnes de déchets nucléaires (1.000 tonnes par an), ce qui représente environ 10 % de tout le combustible nucléaire usagé du monde.

Le prix moyen de ces résidus est de 20 milliards de dollars que la Russie pourrait recevoir rien que pour son consentement à s'en charger. Comme le fait remarquer l'Agence de l'énergie atomique, les déchets nucléaires retraités peuvent utilisés dans les centrales nucléaires, écrivent les "Izvestia".

Kommersant

Le sommet de l'OTAN, le premier depuis l'élargissement de l'alliance dans l'espace postsoviétique, a pris fin à Istanbul. Une réunion du Conseil Russie-OTAN a eu lieu dans le cadre du sommet. Selon le quotidien "Kommersant", cette réunion s'est réduite à l'inventaire des problèmes qui se sont accumulés dans les rapports entre les partenaires. Ils devront être réglés dans un autre endroit et à un autre niveau. La Russie a été représentée à Istanbul par le ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov qui dû tenir tête aux forces réunies de l'OTAN. Les pays de l'alliance ont occupé une position assez rigide concernant le retrait des bases militaires russes de Géorgie et de Moldavie, en insistant que Moscou respecte ses engagements pris il y a cinq ans au sommet de l'OSCE (également à Istanbul) et en faisant dépendre de cela la ratification du Traité adapté sur les forces conventionnelles en Europe (FCE).

Serguei Lavrov a réfuté le lien imposé par l'OTAN entre la ratification du FCE adapté et le retrait des bases militaires russes de Géorgie et de Moldavie. "Il n'y a aucun lien juridique entre ces problèmes, a déclaré le ministre russe à Istanbul. Du point de vue juridique, ces remarques sont incorrectes, car les ententes sur ces dossiers avaient un caractère politique, et non pas juridique, elles sont en voie d'application et ne prévoient pas de délais précis de retrait".

Pour sa part, Serguei Lavrov a reproché à l'OTAN d'accroître le potentiel de guerre sur la Baltique qui est, selon lui, "la plus stable région européenne", poursuit le quotidien "Kommersant". "L'OTAN se fonde toujours plutôt sur les instructions intérieures visant à défendre ses membres que sur les évaluations réalistes communes de la sécurité dans telle ou telle région", a résumé le ministre russe qui a invité l'OTAN à faire preuve de retenue, ne serait-ce que dans les pays baltes, fait remarquer le quotidien "Kommersant".

Vremia novostei

Paul Tomsen, responsable de la représentation du Fonds monétaire international (FMI) en Russie, a convoqué les journalistes pour leurs expliquer le sens d'une déclaration critique imprévue d'une mission du FMI qui a travaillé la semaine dernière à Moscou. Paul Tomsen a consacré la majeure partie de son intervention à l'influence néfaste de l'inflation sur l'état de l'économie russe, indique le journal "VN". Ces dernières années, le taux d'inflation de 10 % par an se maintient en Russie. Il ne reste presque pas de pays dans le monde, à l'exception des régions les plus pauvres, où le taux d'inflation est aussi élevé.

Personne ne le conteste à Moscou, fait remarquer "VN". L'objectif posé par le président Vladimir Poutine de réduire l'inflation à 3 % par an est considéré par le FMI comme "réaliste". Mais, de l'avis des experts, pour y parvenir, le gouvernement et la Banque centrale doivent prendre des mesures supplémentaires. Certaines d'entre elles sont surprenantes. Le FMI conseille à la Banque centrale de se concentrer sur la lutte contre l'inflation et de cesser de renforcer le rouble en contrôlant le cours du change. De l'avis de Paul Tomsen, il est impossible de faire les deux choses en même temps.

Une question se pose: comment le gouvernement doit-il accomplir la recommandation du FMI d'attirer les investissements dans tous les secteurs hormis celui des matières premières? Le producteur national résiste à grand-peine à l'abondance des produits importés. Le renforcement ultérieur du rouble le rendra non compétitif.

D'autre part, l'idée économique russe de doubler le produit intérieur brut (PIB) a été approuvée par le FMI. Selon Paul Tomsen, elle est "ambitieuse, mais réalisable".

Bref, les autorités russes ont toutes les raisons d'être contentes du bilan de la mission, malgré ses remarques critiques, résume le journal "Vremia novostei". D'autant plus que ces recommandations du FMI ne sont pas obligatoires. Le FMI a fait souvent l'objet des critiques à cause des problèmes qui ont surgi dans les pays qui ont suivi ses conseils.

Gazeta

L'heure a sonné : Yukos doit amortir ses dettes envers l'Etat. Le jugement du Tribunal d'arbitrage de Moscou sur le prélèvement de 3,4 milliards de dollars d'arriérés d'impôts sur la compagnie prend effet. Mais le pétrolier est prêt à verser 1 milliard seulement, ce qui ne suffit évidemment pas. Le fisc a décliné sa proposition de conclure un accord à l'amiable. Cela rapproche Yukos de sa faillite, ce à quoi s'est opposé, il y a quelques jours, le président Vladimir Poutine. La vente d'actifs de Yukos ou un accord à l'amiable à tout stade de règlement du conflit pourrait prévenir le dépôt du bilan de la compagnie.

Yukos a proposé au gouvernement son plan de règlement : un rééchelonnement de sa dette et la vente d'une partie de ses actifs sous un contrôle public. Et si, même dans ce cas-là, l'argent ne suffit pas pour satisfaire tous les griefs des services fiscaux, Yukos propose de vendre les actions de son principal actionnaire, Group MENATEP. Et toujours à l'Etat et à une compagnie que celui-ci désignera, rapporte le quotidien.

Nezavissimaïa Gazeta

Depuis le début de la semaine, les cours du pétrole sur les marchés internationaux ont amorcé une baisse de 3,5% en moyenne, atteignant les indices les plus bas de ces derniers mois. Le baril de Brent se négocie autour de 33,70 dollars. Les analystes lient cette baisse à la reprise des exportations de brut irakien et à la fin de la grève des pétroliers norvégiens. Le transfert anticipé de souveraineté aux Irakiens par les militaires américains, grâce à quoi cette réduction s'est avérée aussi brusque, a jeté de l'huile sur le feu.

De l'avis de l'analyste financier Andreï Lousnikov, de Finmarket, l'autre cause de cette baisse pourrait être le caractère spéculatif du gonflement des cours de ces derniers mois, expliqué par les réserves accumulées par les pays importateurs qui attendent le relèvement du panier OPEP à plus de 35 dollars le baril.

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