Seuls les efforts du monde entier peuvent permettre d'écraser le terrorisme

S'abonner
MOSCOU, 8 septembre - par Victor Litovkine, commentateur militaire de RIA Novosti.

La déclaration du chef d'état-major général des Forces armées russe Iouri Balouïevski sur la disposition de l'armée russe à porter des frappes préventives contre les bases des terroristes dans n'importe quel point du globe n'a pas fait sensation parmi les experts militaires. La même idée est exposée dans le "Livre blanc de Sergueï Ivanov" mieux connu comme le rapport du ministre de la Défense "Objectifs actuels de développement des forces armées de la Fédération de Russie" qui a été présenté devant les commandants de l'armée et de la flotte. "La Russie se laisse le droit de porter une frappe préventive si cela est nécessaire pour défendre ses intérêts nationaux contre une agression", lit-on dans le rapport.

Il est clair que le terrorisme est la menace principale pour la sécurité de la Russie. Moscou doit y réagir en détruisant les bases terroristes. Rien dans la législation nationale n'empêche de porter de telles frappes sur le territoire russe.

Au début de décembre 1994, longtemps avant l'assaut de Grozny, l'ancien commandant de l'Armée de l'air russe Petr Deïnekine et le commandant de la 4e armée de l'Armée de l'air Vladimir Mikhaïlov (aujourd'hui, commandant en chef de l'armée de l'air) ont organisé une opération aérienne appelée à détruire 250 avions garés sur les aérodromes tchétchènes. Le monde ne songeait pas encore au 11 septembre, personne ne pouvait même l'imaginer et les généraux russes comprenaient ce que pouvaient faire 250 "bombes volantes" dans les mains des terroristes-kamikazes.

Personne n'a alors condamné la frappe préventive russe contre ces avions, tout comme pour l'élimination du général Djokhar Doudaïev, chef de la Tchétchénie rebelle, par un missile de précision en été 1995.

L'organisation de telles opérations militaires en-dehors du territoire russe implique, pour le moins, l'adoption d'une résolution appropriée par le Conseil dela Fédération (chambre haute du parlement russe), qui doit être signée par le président. Selon les lois russes, seuls le président et le parlement peuvent donner le "feu vert" aux frappes contre les bases terroristes "dans n'importe quel endroit de la planète". Naturellement, cette décision ne suffira pas. L'armée russe devra se coaliser avec les troupes américaines ou l'OTAN, ainsi qu'avec les armées d'autres pays civilisés. La coalition pourra obtenir des renseignements sur les lieux où se trouvent les bases des terroristes internationaux et décidera les troupes de quel pays sont les mieux placées pour porter une telle frappe du point de vue géographique, militaire et tactique.

Il n'est pas exclu que le Conseil Russie-OTAN ait élaboré, au cours de sa réunion extraordinaire, des mesures pratiques permettant d'atteindre cet objectif ou qu'il ait tracé des voies concrètes d'organisation de telles opérations conjointes malgré les divergences au sein de l'Alliance et de la Fédération de Russie tout en exprimant son soutien moral et politique à la Russie à la suite de l'attentat de Beslan. Si c'est le cas, il sera évident que les grandes puissances du monde passent des paroles aux actes et qu'elles créent une coalition antiterroriste réelle.

Cette coalition aura besoin de l'aval du Conseil de Sécurité de l'ONU. Le Kremlin a souligné à maintes reprises qu'aucune opération militaire lancée à l'étranger ne pouvait être légitime sans l'approbation du Conseil de Sécurité. Et le dernier facteur mais non pas le moindre: la communauté internationale, les organisations internationales doivent adopter enfin une approche unique et s'entendre sur la notion de "terrorisme" et de "terroristes". Pour le moment, on constate avec regret que certains pays considèrent les terroristes comme les bandits et les assassins alors que les autres les qualifient de rebelles... Il n'est pas tout à fait clair comment on peut adopter une position unique à l'égard du terrorisme en professant cette double morale.

Les propos émis par le chef d'état-major général Balouïevski témoignent que la Russie est prête à mettre ses forces, y compris les missiles de précision et d'autres armements, à la disposition de la communauté mondiale.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала