La fille aînée du Président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev - Darigua - leader du Parti "Assar" (Tous ensemble), estime possible une réédition au Kazakhstan des récents événements kirghizes.
"Si l'on demande si des événements analogues à ceux de la Kirghizie sont possibles chez nous, la réponse sera - oui, c'est tout à fait possible", a-t-elle notamment déclaré mardi lors d'un congrès du Parti Assar à Astana.
Et d'ajouter que l'on observe aujourd'hui dans le monde une nouvelle pratique - celle de l'exportation de la démocratie. "Ce n'est au fond rien d'autre qu'une nouvelle technologie d'implantation de gouvernements contrôlables sur un territoire qui représente un intérêt stratégique", a fait remarquer Darigua Nazarbaïeva.
"Malheureusement, estime-t-elle, le Kazakhstan pourrait fort bien être victime de telles pressions pseudodémocratiques".
Selon la leader du Parti "Assar", "le Kazakhstan subit également de puissantes pressions des forces destructrices à l'intérieur même du pays". D'après Darigua Nazarbaïeva, "la bureaucratie s'est transformée en caste fermée, alors que le Parlement n'a plus la possibilité d'influer sur le pouvoir dans le pays".
"Somme toute, le Parlement n'est aujourd'hui qu'une sorte de structure auxiliaire auprès du gouvernement", a déclaré sans ambages Darigua Nazarbaïeva, qui est aussi députée à la Chambre basse du Parlement du Kazakhstan (élue selon la liste du Parti "Assar").
De l'avis de la fille aînée du Président du Kazakhstan, autant de facteurs exacerbent inévitablement les tendances négatives au sein même de la société et radicalisent l'opposition. Quoi qu'il en soit, Darigua Nazarbaïeva est parfaitement persuadée que "l'opposition ne bénéficie pas d'un appui massif dans le pays".
Elle a signalé que le Parti Assar prenait ses distances par rapport à la déclaration sur le passage de la république présidentielle au modèle parlementaire d'administration de l'Etat. "Ce n'est qu'une utopie pure et simple", a-t-elle affirmé.
Darigua Nazarbaïeva estime nécessaire d'entamer dans les jours qui viennent la décentralisation graduelle du pouvoir dans le pays et de passer à l'élection au Parlement selon les listes des partis politiques pour enfin pouvoir former un gouvernement selon le principe de la majorité parlementaire.
Elle a souligné que toutes les réformes politiques dans le pays ne seraient possibles que si les médias étaient véritablement libres et indépendants.
En conclusion, Darigua Nazarbaïeva a proposé de créer au Kazakhstan une alliance populaire en faveur de la démocratie, en y invitant toutes les forces progressistes et constructives du pays.
