Un expert russe appelle à ne pas exagérer la gravité du dossier nucléaire iranien

S'abonner
MOSCOU, 9 août - Olga Protassenko, RIA Novosti. Il serait injustifié de dramatiser les choses autour du programme nucléaire iranien, a estimé le directeur général du Centre d'étude de l'Iran contemporain, Radjab Safarov, dans une interview mardi à RIA Novosti.

"Il est évident que la crise qui s'est déchaînée autour du programme nucléaire iranien est due aux démarches de la "troïka" européenne (Grande-Bretagne, France et Allemagne). Je pense que cette crise est plutôt injustifiée et tirée par les cheveux", a-t-il dit.

Dans ses initiatives du 5 août dernier, la "troïka" qui représente l'Union européenne aux pourparlers sur le dossier nucléaire iranien ne reconnaît pas le droit de Téhéran de développer son programme nucléaire civil.

"Cela signifie que les pays occidentaux redoutent une force rivale dans le domaine énergétique", car en produisant de l'électricité par ses propres centrales nucléaires, l'Iran sera "plus indépendant", a estimé M. Safarov.

Selon les Occidentaux, le succès du programme civil peut pousser Téhéran à développer des technologies militaires, et ces craintes ont été le leitmotiv des pourparlers UE-Iran.

Pour Radjab Safarov, ces craintes sont absolument injustifiées.

"Les inspecteurs de l'AIEA ne cessent de vérifier l'état des programmes nucléaires iraniens, mais il n'a été constaté jusqu'ici aucune violation de la législation internationale qui donnerait lieu à ces craintes", a-t-il dit.

Pour l'expert russe, il est peu probable que le Conseil des gouverneurs de l'AIEA réuni en séance extraordinaire décide de transférer le dossier à l'examen du Conseil de sécurité de l'ONU.

"Cette issue est peu probable. Si cela se passait, la marge de manœuvre se serait sensiblement limitée pour les pays désireux de s'assimiler aux nouvelles technologies, et on parlerait alors d'une politique à géométrie variable", a-t-il souligné.

"En outre, je ne crois pas que la Russie appuiera la volonté de ses partenaires de transférer le dossier iranien au Conseil de sécurité de l'ONU", a-t-il ajouté.

La Russie a intérêt à ce que la crise soit surmontée autour du problème nucléaire iranien.

"Nous y avons intérêt non seulement pour des raisons politiques, la Russie développe de grands projets dans ce pays", a rappelé M. Safarov.

La Russie est en train de terminer la construction du premier réacteur nucléaire à la centrale de Bouchehr dont la mise en service est prévue pour 2006.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала