"Nous ne voyons pas de raisons pour remplacer le contingent de paix", a déclaré M.Iankovski. On pourrait élargir la mission en invitant les observateurs ukrainiens. La république autoproclamée a mené des négociations en ce sens avec les dirigeants ukrainiens actuels et leurs prédécesseurs.
"La Russie et d'autres médiateurs ne s'y opposent point. Mais l'Ukraine ne peut pas élargir sa présence et se contente à envoyer des observateurs militaires", a noté M.Iankovski.
Commentant les déclarations moldaves sur la nécessité de retirer les soldats de la paix russes de Transnistrie, le vice-ministre a indiqué que la partie moldave est intéressée à régler la question à ses conditions.
"Ils croient qu'ils pourront contrôler la Transnistrie par leurs propres forces. Mais il n'y aura pas d'agression armée, parce qu'il existe une parité des forces armées et des matériels", a indiqué M.Iankovski.
"Le plan moldave est simple, il consiste à organiser une série de provocations, des incidents dans la zone de sécurité, à dénoncer les opérations illégitimes avant d'exiger que la communauté internationale envoie une autre mission - européenne ou américaine, mais la première étape prévoit l'éviction des soldats de la paix russes", a dit le diplomate.
Dans le même temps, Tiraspol est prêt à envisager la participation de l'UE et des États-Unis au règlement du conflit transnistrien.
"Si la participation de l'UE et des États-Unis est une condition sine qua non de la reprise des négociations, nous sommes prêts à examiner cette variante, mais il faut d'abord organiser des consultations bilatérales Transnistrie - États-Unis et Transnistrie - UE pour comprendre ce qu'ils apporteront, quelles propositions constructives ils peuvent faire", a dit M.Iankovski.
Les nouveaux observateurs ne peuvent pas s'engager dans le processus de paix sans le consentement de la Transnistrie. "La Moldavie estime que la Transnistrie ne doit pas participer aux négociations et qu'il faut prendre les décisions sans tenir compte de la position de Tiraspol", a-t-il ajouté.
Il est impossible de réaliser l'idée moldave d'élargir davantage le format des négociations en invitant la Roumanie sans le consentement de la partie transnistrienne. Tiraspol est prêt à se mettre à la table des négociations dès maintenant, mais il voudrait que le respect des accords déjà passés soit garanti, a déclaré le diplomate.
Le ministère russe des Affaires étrangères avait annoncé plus tôt que les médiateurs au règlement du conflit transnistrien (Russie, Ukraine, OSCE) pourraient convenir d'inviter l'UE et les États-Unis à se joindre au processus de paix en qualité d'observateurs au cours de leur prochaine rencontre prévue à Odessa pour fin septembre.
Le conflit armé entre la Transnistrie séparatiste et la Moldavie a éclaté en mars 1992 après que la Moldavie eut adopté une déclaration de souveraineté instaurant la primauté de la Constitution moldave sur tout le territoire. La Transnistrie, la région industrielle moldave à la population majoritairement russophone, a aussi proclamé son indépendance.
Selon les données officielles, 809 personnes dont 271 civils ont été tués rien qu'en Transnistrie pendant le conflit armé.
La 14e armée russe déployée en Transnistrie à la demande du président moldave s'est interposée entre les parties. Une partie de l'armée reste toujours en Transnistrie pour protéger les dépôts d'armes et de munitions.
En juillet 1992, les présidents russe et moldave ont signé un accord sur les principes de règlement politique du conflit armé en présence du président transnistrien.
