La Russie espère rapporter de Turin au moins 25 médailles

S'abonner

MOSCOU, 26 janvier (par Lilia Kovaliova, journaliste sportive de RIA Novosti). Les principales délégations rivales de la sélection russe aux Jeux Olympiques d'hiver de Turin seront les équipes d'Allemagne, de Norvège, du Canada, des Etats-Unis, d'Autriche, d'Italie et de Chine.

Selon les calculs effectués par les analystes, la conquête de 12 médailles d'or pourrait garantir la victoire au classement final. Huit victoires devraient assurer une troisième place. Seulement ce ne sont là que des supputations, les résultats sportifs enregistrés sur le tas pourraient occasionner bien des surprises.

La Russie est sûre de ses forces en biathlon et en patinage artistique. Par contre, dans des disciplines comme le ski de fond, le hockey et le patinage de vitesse elle est en régression depuis plusieurs années. Or, dans le même temps, c'est justement dans ces disciplines que la plupart des médailles ont été remportées (douze en ski, une en patinage de vitesse, dix en ski alpin et huit en short track).

Comme tous les autres pays, la Russie se prépare avec le plus grand soin, et la préparation de la sélection olympique est suivie par les plus hautes instances. "De l'avis des experts, le niveau actuel de l'équipe russe permet de miser sur environ 25 médailles, dont 6 à 8 d'or", a déclaré Ildar Guilmoutdinov, vice-président de la commission de la Douma (chambre basse du parlement) pour la culture physique et le sport. Selon ce parlementaire, ces pronostics ont été faits à partir des résultats affichés par les grandes puissances sportives en matière de sports d'hiver. Ainsi la Russie figure à la 5e place de ce classement avec 20 médailles. Elle est devancée par la Norvège (33 médailles), l'Allemagne (32), le Canada (28) et les Etats-Unis (25).

Le directeur de l'Agence fédérale de Russie pour la culture physique et le sport, Viatcheslav Fetissov, ancien hockeyeur de renommée internationale, se montre plus prudent dans ses pronostics et estime que l'équipe russe peut réellement prétendre à des médailles d'or dans trois disciplines seulement: patinage artistique, ski de fond et biathlon. Il est vrai que de petites chances existent en ce qui concerne les bobeurs qui ont réalisé une bonne saison, affirme Viatcheslav Fetissov.

Les biathloniens russes ont réussi à se faire une place parmi l'élite au terme d'une très forte concurrence avec leurs homologues norvégiens et allemands.

Le biathlon a commencé à se développer dans les pays scandinaves dès les années 1920 et dans un premier temps il a été un "sport réservé aux militaires". En tant que discipline indépendante le biathlon a pris corps à la fin des années 1950. En Russie (l'URSS à l'époque) le premier championnat de biathlon a été disputé en 1957. Ce sport très complexe et passionnant a aussi séduit la gent féminine. Le biathlon a été reconnu sport de dames en 1984, aux championnats du monde de Chamonix (France). La première couronne mondiale a été décernée à la sportive soviétique Venera Tchernychiova. En 2001, l'équipe féminine russe de biathlon a remporté la Coupe du monde de la spécialité.

Les bobeurs russes aux aussi ont atteint les plus hauts sommets grâce à leur abnégation extraordinaire. En ce qui concerne Turin, les experts mondiaux de ce sport qualifient de "plus que probables les chances russes dans la course au titre olympique.

La Suisse est la patrie du bobsleigh. Ce sport de vitesse évoquant les descentes vertigineuses de versants montagneux en luge correspond parfaitement à la mentalité russe. Le bobsleigh implique une piste de glace et des traîneaux munis de dispositifs de direction. Une excellente piste de bobsleigh avait été construite à l'époque soviétique à Bratsk, en Sibérie. C'est d'ailleurs dans cette ville qu'est né Alexandre Zoubkov, étoile du bobsleigh russe moderne, pilote de bobs à quatre et à deux. Champion d'Europe 2004 et détenteur de la Coupe du monde 2005, à Turin Alexandre Zoubkov sera aux commandes des bobs russes. "Nous plaçons des espoirs sur ce sport relativement nouveau pour nous. Je suis persuadé que nos bobeurs sont en mesure de remporter des médailles", dit Ildar Guilmoutdinov.

La lutte promet d'être particulièrement serrée dans les sports d'hiver "classiques", surtout en ski de fond. Dans ce domaine les skieurs russes auront pour principaux rivaux les Norvégiens, les Suédois et les Italiens. Sur la patinoire de vitesse aussi les premières places seront âprement disputées. Comme toujours les Néerlandais, les Norvégiens et les Canadiens seront redoutables, mais des surprises pourraient venir des Chinois, des Américains et de sportifs de certains autres pays.

La Russie place sur la totalité de la sélection russe de patinage artistique ses espoirs de médaille d'or. Tatiana Tarassova, entraîneur consultante de la Fédération russe de patinage artistique, est pleinement satisfaite du niveau de préparation de l'équipe russe et estime que les quatre médailles d'or en jeu devraient lui revenir. Cet avis est partagé par Ilia Averboukh, plusieurs fois champion du monde et d'Europe. Mais cela ne l'empêche pas de penser qu'il y a de fortes chances pour que les juges ne laissent pas les Russes monopoliser les titres suprêmes, même s'ils montrent sur la glace qu'ils en sont dignes. Parmi les étoiles de l'équipe russe on trouve le pétersbourgeois Evgueni Pliouchtchenko, qui pour Turin a préparé un programme aussi élégant qu'inédit sur le plan de la difficulté. Le duo Tatiana Navka/Roman Kostomarov, coqueluche du public lui aussi, présentera un programme plein d'originalité.

Les sélectionnés olympiques ont été habillés par la société Bosko. L'équipement individuel comporte 39 pièces ainsi qu'une mascotte, le fameux Tchebourachka déjà présent aux JO d'Athènes mais qui cette fois aura la couleur de la neige. Viatcheslav Fetissov estime que les sportifs russes se sont préparés dans de très bonnes conditions. "Un système efficace de stimulation a été mis en place dans le pays: prix d'Etat, prix du Comité national olympique et autres récompenses. Au total, les médaillés olympiques russes peuvent compter sur 150 à 300.000 dollars. Le fonds d'assistance à la sélection nationale dispose déjà de 30 millions de dollars. Cet argent provient pour l'essentiel de versements effectués par de grandes sociétés qui soutiennent leur sélection et l'idée olympique en tant que telle.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала