MOSCOU, 28 février - RIA Novosti. Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, a averti mardi Boris Berezovski que le statut de réfugié politique dont il bénéficiait en Grande-Bretagne pourrait être "révisé à tout moment", après que l'homme d'affaires russe en exil a publiquement menacé la Russie d'un coup d'Etat.
"Ceux qui bénéficient d'un statut de réfugié politique au Royaume-Uni ont des obligations à assumer à l'égard de la Grande-Bretagne, ils sont tenus notamment de respecter ses lois et ses règles, a déclaré Jack Straw, cité par la BBC. Nous prévenons que le statut de réfugié peut être révisé à tout moment, lorsque nous estimons que la présence de telle ou telle personne déstabilise l'ordre public".
Appeler à renverser le gouvernement d'un Etat souverain étant inacceptable en soi, la Grande-Bretagne ne tolérera pas la présence sur son sol de personnes qui incitent à la violence et au terrorisme dans d'autres pays, a estimé le ministre britannique.
Pour sa part, Boris Berezovski s'est empressé de déclarer, sur les ondes de la radio russe Echo de Moscou, qu'il ne violait nullement les lois britanniques. "Tout ce que je fais ou que je déclare ne déborde pas du cadre des lois britanniques que je respecte", a-t-il affirmé.
Dans une récente interview, l'oligarque russe en exil s'en était pris au président Vladimir Poutine qu'il avait accusé de "violer la Constitution". D'après lui, toute action violente de la part de l'opposition serait bienvenue pour remédier à cette situation. "Cela pourrait être aussi un coup d'Etat, et je travaille actuellement là-dessus", avait-il déclaré.
Poursuivi par la justice russe pour escroquerie à grande échelle et faisant l'objet d'un mandat d'arrêt international, Boris Berezovski, 59 ans, a obtenu en 2003 l'asile politique en Grande-Bretagne, affaire qui semble avoir refroidi les relations jusque-là amicales entre Vladimir Poutine et Tony Blair.
