Les islamistes, qui ont remporté les élections législatives en Palestine et qui ont été chargés de former le gouvernement, seront représentés par Khaled Mechaal, chef du Bureau politique du Hamas, et son adjoint Moussa Abou Marzouk, qui résident en Syrie.
Le président du Conseil législatif palestinien a regretté de pas pouvoir être lui-même du voyage, car il n'est pas été autorisé, tout comme nombre de ses camarades, à quitter le territoire de la Cisjordanie.
"La Russie a bien fait d'inviter le Mouvement islamique de résistance (Hamas) à Moscou. Nous attendons beaucoup de cette visite", a-t-il déclaré dans une interview accordée aux journalistes russes.
"Nous voulons montrer pour la première fois le véritable visage du peuple palestinien et exposer ses véritables aspirations. Jusque-là, d'autres ont parlé pour les Palestiniens sans oser exposer leurs problèmes réels", a-t-il souligné.
Les Palestiniens sont intéressés à ce que la Russie joue le rôle de contrepoids à l'influence unipolaire des Etats-Unis, ils sont certains qu'elle est en mesure de le faire.
"Nous ne pouvons pas ne pas remarquer un pays comme la Russie, pays de premier plan dans l'arène mondiale, capable de maintenir l'équilibre dans le monde. Nous l'aimons et nous estimons que les Russes nous aident beaucoup dans notre lutte contre la politique américaine", a ajouté Abdel Aziz Al-Duwik.
Dans les territoires palestiniens, on attend un soutien non seulement politique, mais aussi économique de la part de la Russie.
Moscou ne cache pas que les pourparlers avec le Hamas porteront sur l'accomplissement des trois exigences formulées par la communauté mondiale après la victoire des islamistes aux élections législatives de janvier en Palestine: le renoncement à la violence, la reconnaissance d'Israël et le respect de l'ensemble des ententes palestino-israéliennes.
Le Hamas refuse d'exécuter ces exigences et insiste sur la réciprocité de la part d'Israël. Dans son interview, Abdel Aziz Al-Duwik a confirmé l'invariabilité de la position des islamistes.
"En ce qui concerne la violence, je tiens à vous dire ceci: nous autres, Palestiniens, sommes victimes de la violence des Israéliens qui ont occupé la terre de la Palestine. C'est pourquoi le mot de "violence" n'existe pas dans notre vocabulaire, par contre nous parlons du droit de résister à l'occupation", a-t-il souligné.
Abdel Aziz Al-Duwik a déclaré que l'exigence adressée à un mouvement politique de reconnaître un Etat n'avait selon lui guère de sens. "A mon avis, un Etat ne peut être reconnu que par un autre Etat, et non pas par une fraction politique", a-t-il affirmé.
"D'autre part, nous voudrions savoir quelles seront les frontières d'Israël. De plus, et c'est l'essentiel, nous devons savoir quelles seront les frontières de la Palestine. Alors, nous pourrons organiser un référendum en donnant la possibilité à notre peuple de se prononcer à ce sujet", a-t-il poursuivi.
Il a évité de répondre à la question de savoir quelles frontières d'Israël arrangeraient le Hamas, mais il a répété la volonté des islamistes d'accepter une trêve de plusieurs années en échange du rétablissement des frontières de 1967.
Le Hamas a l'intention de revoir l'ensemble des ententes palestino-israéliennes et de ne reconnaître que les accords conformes aux intérêts du peuple palestinien.
"Notre critère est l'intérêt national. Nous soutiendrons et accomplirons tout ce qui est bon pour notre peuple et ce qui répond à nos intérêts nationaux", a souligné Abdel Aziz Al-Duwik.
