"La Rose bleue" à la Galerie Tretiakov

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MOSCOU, 25 mars - RIA Novosti. L'exposition des symbolistes russes, intitulée "La Rose bleue", s'est ouverte dans la capitale russe à l'occasion du 150e anniversaire de la Galerie Tretiakov de Moscou.

Avant d'être présentée à Moscou, l'exposition a participé au festival "Europalia-Russie 2005", qui s'est déroulé à Bruxelles pendant cinq mois, du 4 octobre 2005 au 15 février 2006.

Des oeuvres du symbolisme russe, qualifiées de perle du festival de Bruxelles, proviennent de plusieurs musées provinciaux de la Russie, ainsi que du Musée russe de Saint-Pétersbourg et de la Galerie Tretiakov.

L'oeuvre de chacun des peintres est présenté du point de vue de sa contribution personnelle au patrimoine artistique. Parallèlement, l'exposition met en valeur l'ensemble du mouvement qu'on nomme "symbolisme russe" et son point culminant, à savoir l'oeuvre du groupe "La Rose bleue", qui a pris le nom de l'exposition organisée à Moscou en 1907 sous l'égide de la revue d'art "Zolotoïé rouno" ("Toison d'Or") et de son éditeur, le mécène Nikolaï Riabouchinski.

Une grande partie de ces maîtres ont été remarqués pour la première fois lors de l'exposition "La Rose écarlate" à Saratov, en 1904, à laquelle ont participé Victor Borissov-Moussatov et Mikhaïl Vroubel. Ces deux derniers ont joué un rôle symbolique et inspirateur dans l'oeuvre des membres de "La Rose bleue".

Ce cercle informel regroupait 16 peintres, dont Piotr Bromirski, Nikolaï Krymov, Pavel Kouznetsov, Alexandre Matveïev, les frères Nikolaï et Vassili Milioti, Nikolaï Sapounov, Martiros Sarian, Sergueï Soudeïkine, Piotr Outkine, Nikolaï Feofilaktov, Artour Fonvizine et d'autres.

La conception poétique du symbolisme, son penchant pour les thèmes romantiques et occultes (l'origine même du nom de ce cercle remonte à l'image de la "fleur bleue" dans les oeuvres du poète romantique allemand Novalis (de son vrai nom Friedrich von Hardenberg), qui a condamné sans pitié son héros principal à la recherche d'une mystérieuse fleur bleue qui n'existait pas, mais qu'il avait vue dans un rêve) se traduisait dans des images-rêves féeriques.

Les peintres de "La Rose bleue" ont créé un type particulier de tableau-panneau, de tableau-tapisserie reprenant un peu le style de l'art classique du XVIIIe siècle.

L'histoire russe, et notamment celle de l'art russe, n'a pas été indulgente envers les membres de ce groupe artistique. Leur esprit de concentration sur les moyens d'expression fins et recherchés - ligne, couleur, rythme de la composition - a été presque éclipsé par les tendances pré-révolutionnaires, par l'avant-garde radicale.

Les peintres de "La Rose bleue" ont eu des destins différents: beaucoup d'entre eux (comme par exemple Nikolaï Krymov, Pavel Kouznetsov, Alexandre Matveïev et Martiros Sarian) ont participé activement, plus tard, à la vie artistique officielle de l'Union soviétique. Les autres (les frères Milioti, Sergueï Soudeïkine, ou Nikolaï Feofilaktov) sont passés à la dissidence ou ont quitté le pays.

Mais pour tous ces artistes, quelle que soit leur manière de peindre ou leur statut social, l'essentiel a toujours été la couche intérieure, symbolique de l'art qui se laisse deviner derrière les apparences, ce goût tenace de mystère poétique qui se fait sentir dans les "autres mondes". Et c'est pour cela que leur oeuvre, un siècle après, est de plus en plus apprécié par les amateurs d'art, les musées et les collectionneurs. L'exposition de la Galerie Tretiakov en est une preuve de plus.

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