Les Libanais n'espèrent pas qu'à la conférence de Rome, une solution à la crise sera trouvée

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On n'espère pas au Liban qu'à la conférence internationale de Rome, une solution à la crise libanaise sera trouvée.
BEYROUTH, 26 juillet - RIA Novosti. On n'espère pas au Liban qu'à la conférence internationale de Rome, une solution à la crise libanaise sera trouvée.

"Le principal est aujourd'hui de faire cesser le feu. Toutes les autres questions pourraient attendre pour être examinées plus tard, dans le calme. Quoi qu'il en soit, une telle décision ne sera certes pas adoptée à Rome", a estimé dans un entretien avec le correspondant de RIA Novosti Georges Kaaki, journaliste du quotidien libanais le plus populaire.

Et d'expliquer que ce sont les Etats-Unis qui jouent aujourd'hui le rôle essentiel à Rome, tout comme dans toute la politique internationale, et les Etats-Unis représentent les intérêts d'Israël. Quant à l'Etat hébreu, il n'est pas encore prêt à cesser le feu, a estimé le journaliste.

Suheyl Farah, professeur à l'Université libanaise, est du même avis. "Les troupes israéliennes n'ont toujours pas obtenu de résultats qui puissent donner aux politiciens israéliens des atouts incontestables à la table des négociations. C'est pourquoi tant que la bataille terrestre n'est pas achevée, aucune décision ne sera adoptée, y compris à Rome", est-il persuadé.

Interrogé sur ses espoirs liés à la conférence de Rome, Muhetdin Zayun, propriétaire d'un petit magasin de comestible dans la partie Ouest - musulmane - de Beyrouth, a répondu avec irritation par la question parfaitement rhétorique: "Que peut-on espérer des représentants de la communauté internationale manifestant sa complète indifférence face à tout ce qui se passe aujourd'hui au Liban?".

Depuis déjà deux semaines, fait remarquer le commerçant, des civils innocents - femmes, vieillards et enfants - sont tués par des bombes au Liban, et des maisons et des routes y sont détruites, mais pas un seul Etat du monde ne peut exiger d'Israël qu'il arrête enfin cette barbarie.

"La seule chose qu'ont fait les Etats étrangers, c'est l'évacuation de leurs propres citoyens du Liban. Cela ne fait qu'accentuer encore plus l'impression que le monde regarde avec une parfaite indifférence nos souffrances", a constaté avec amertume Muhetdin Zayun.

Les états d'esprit dans les quartiers chrétiens, dans l'Est de Beyrouth, ne sont pas, non plus, moins pessimistes. Selon Abu Nimr, propriétaire d'une pompe à essence, la décision à Rome dépend des Etats-Unis, mais ceux-ci n'ont toujours pas obtenu les objectifs de cette guerre au Liban.

"La guerre au Liban a été déclenchée par les Etats-Unis, bien que par les mains d'Israël. Et c'est, comme l'a dit la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, le début d'un nouveau Proche-Orient. Et comme non seulement cet objectif, mais aussi un objectif plus proche - le démantèlement du potentiel militaire du Hezbollah - ne sont pas atteints, aucune décision ne sera évidemment adoptée à Rome", s'est dit convaincu Abu Nimr.

Une conférence internationale d'un seul jour a entamé aujourd'hui ses travaux à Rome. Elle a pour tâche essentielle de rechercher des voies à emprunter pour désamorcer la crise au Proche-Orient. Ce forum international associe les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de l'Italie, de la Fédération de Russie, de la France, de la Jordanie, de l'Arabie Saoudite et de l'Egypte. Y assistent également le premier ministre du Liban, le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, le chef de la Banque mondiale (BM), des représentants de l'Union européenne (UE), de l'Allemagne, de l'Espagne, du Canada et de la Turquie.

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