Le Nouvel An juif - une nouvelle année d'alarmes

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Par Piotr Romanov, RIA Novosti

En célébrant l'An 5767 d'après le calendrier Judaïque, le dernier soldat israélien a quitté le territoire libanais en application de la résolution appropriée du Conseil de sécurité de l'ONU.

Je viens de rentrer de Jérusalem, c'est pourquoi je peux parler de l'état d'esprit des Israéliens. Malgré la jubilation des admirateurs de Hassan Nasrallah dans divers pays arabes, les Israéliens ne se considèrent pas comme vaincus. C'est un pays calme, avec des habitants calmes, des soldats tout aussi calmes habitués à tenir des armes entre leurs mains. Bref, pour la majorité des Israéliens, la récente guerre du Liban n'est qu'une des nombreuses crises proche-orientales, une confrontation avec leurs voisins qui n'est ni la première, ni la dernière. C'est pourquoi ils célébreront la fête comme de coutume, dans la joie, mais sans se départir de leur vigilance, ce qui est devenu, d'ailleurs, une seconde nature. La protection de la frontière avec la Palestine a été renforcée pour deux jours, car les organes judiciaires ont déjà reçu 20 mises en garde concernant d'éventuels actes terroristes.

La frontière libanaise inquiétera un peu moins les Israéliens dans la période à venir : le Hezbollah a peu de chances de tirer des salves sur Haïfa à l'occasion du Nouvel An, bien que, comme l'a reconnu Hassan Nasrallah, l'arsenal de cette organisation extrémiste compte encore 20000 roquettes. Les Israéliens comprennent que, tant que l'aide internationale arrive au Liban, le Hezbollah ne tirera pas par-dessus la tête des casques bleus.

Quant à l'avenir, on ne peut que faire des conjectures. En citant la résolution du Conseil de sécurité sur le Liban, en énumérant tous les points concernant Israël, pratiquement toutes les sources évitent de mentionner la clause stipulant le désarmement du Hezbollah. Cependant, toute la responsabilité pour le non-respect de la nouvelle résolution sur le Liban (on s'en souviendra en cas d'aggravation de la situation au Proche-Orient) incombera aux Européens. Ce sont eux qui constituent aujourd'hui l'ossature de la force de paix de l'ONU. Et ce sont eux qui déclarent aujourd'hui sans ambages qu'ils n'essaieront même pas de désarmer le Hezbollah.

Par conséquent, avec l'aval de la communauté internationale, Nasrallah est devenu intouchable. Même dans le cas peu probable où les casques bleus arriveraient à stopper l'arrivée de nouvelles armes dans la région, Israël sera la cible, pendant la nouvelle guerre inévitable, estime la majorité, d'une nouvelle pluie de ces 20000 roquettes, minutieusement protégées maintenant aussi bien par les combattants du Hezbollah que par les casques bleus de l'ONU. On peut se représenter le courroux des capitales européennes, si Israël découvrait par hasard l'endroit où sont stockées ces roquettes et y portait un coup. Il est clair que dans ce cas, Israël violerait grossièrement la résolution de l'ONU, tandis que les documents de ce genre ne peuvent être ignorés que par les casques bleus.

Je me suis rendu à Bethlehem qui se trouve en plein territoire palestinien. Les voyages dans cette ville, aller et retour, ont repris après les pourparlers prolongés entre les Juifs et les Arabes. Pour entrer à Bethlehem, il faut d'abord remplacer le chauffeur juif par un chauffeur arabe (les guides juifs sont personae non gratae à Bethlehem), franchir le poste de contrôle et le fameux mur qui sépare les voisins.

A cet endroit, le mur est déjà construit. Du côté israélien, il est immaculé, du côté palestinien, il est émaillé de caricatures de Juifs et d'Américains. Certes, on peut flétrir le mur et continuer à affirmer que cela ne facilite pas le règlement du problème proche-oriental. Bien entendu, c'est un palliatif, il est pour longtemps semble-t-on, mais le mur remplit son rôle : les actes terroristes et les vols sont devenus moins nombreux sur le territoire israélien.

Les incidents malheureux sont également devenus mois nombreux. J'en rappellerai un. Il y a quelques années, lorsque le mur n'existait pas encore, deux soldats juifs en civil avec leurs femmes et leurs enfants se sont trompé d'embranchement et se sont retrouvés dans les quartiers arabes de Ramallah où ils ont été lynchés par la foule. Cet incident a été filmé par les cameramen de la TV italienne qui assistaient impassiblement à la scène. Ensuite, avec ces images, les services secrets israéliens ont mis du temps avant de mettre la main sur les criminels.

A mon avis, il vaut mieux construire un mur que tolérer tout cela. Et tout cela s'est produit à proximité - en Israël, tout est proche - du Golgotha où Jésus a sacrifié sa vie pour nous.

Mais sommes-nous dignes de ce sacrifice?

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