"Malheureusement et cela nous inquiète, la situation en Géorgie évolue vers un bain de sang, les dirigeants géorgiens veulent rétablir l'intégralité territoriale par la voie militaire et ils le déclarent pratiquement ouvertement", a dit le président russe au cours de la conférence de presse donnée à l'issue du sommet informel de l'Union européenne.
Vladimir Poutine a indiqué que ses collègues de l'Union européenne lui avaient demandé de s'exprimer au sujet de la situation autour des relations russo-géorgiennes.
"La réponse que je leur adresse ainsi qu'aux journalistes est très simple: le problème réside non pas dans les rapports entre la Géorgie et la Russie, mais dans les relations entre la Géorgie et l'Ossétie du Sud et la Géorgie et l'Abkhazie", a dit le chef de l'Etat russe.
"L'initiative de détérioration de la situation ne vient pas de la partie russe, elle a été prise pour créer un climat politique et informationnel propice à un règlement du conflit au moyen d'un bain de sang", a déclaré Vladimir Poutine en ajoutant que la Russie saluerait avec joie tout signal indiquant le contraire.
Le président russe a souligné que c'étaient de toutes petites ethnies du Caucase qui étaient concernées.
"70.000 personnes vivent en Ossétie du Sud et on dénombre déjà 40.000 réfugiés. La population abkhaze se chiffre à 150.000 personnes. La population de la Géorgie est bien plus nombreuse. La situation est tragique, nous nous devons d'empêcher un bain de sang dans cette région", a dit Vladimir Poutine.
Le président russe a relevé qu'il ne fallait pas chercher ici de "malveillantes intrigues de la Russie". Il a rappelé que dès 1917-1920 du siècle dernier trois opérations militaires, qualifiées par les Ossètes de purges ethniques, avaient tendu à l'extrême les relations entre ces peuples. Il faut s'armer de patience pour méticuleusement faire renaître la confiance réciproque et bâtir un Etat commun.
"Voilà ce que nous préconisons. Nous espérons que nous serons compris et qu'un bain de sans sera évité là-bas. C'est là la racine de tous les problèmes", a dit Vladimir Poutine.
"Je voudrais aussi dire ceci de très important: Dès que les relations Géorgie-Abkhazie/Ossétie du Sud seront normalisées, les relations russo-géorgiennes le seront aussi. Il ne faut pas nous imputer des choses que nous ne saurions faire par définition".
