Les Russes se prononcent contre l'arrivée de compagnies étrangères (sondage)

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MOSCOU, 24 octobre - RIA Novosti. Dans leur majorité, les Russes voient plutôt d'un mauvais oeil l'arrivée de compagnies étrangères en Russie, comme l'expansion de sociétés russes à l'étranger, a annoncé mardi le directeur général de l'institut russe de sondages VTsIOM Valeri Fedorov, se référant aux résultats d'une enquête d'opinion.

"Dans l'ensemble, nous ne sommes pas encore prêts à ouvrir notre économie aux étrangers. L'avis général se résume à ceci: dans les industries lourde et minière et d'autant plus dans les industries de défense, la présence étrangère doit être limitée à 25% tout au plus", a déclaré M. Fedorov lors d'une table ronde à RIA Novosti intitulée "La Russie a-t-elle besoin de multinationales?"

D'après le VTsIOM, 80% des Russes sont contre la présence du capital étranger dans le secteur militaro-industriel, 66 à 68% des sondés contre l'admission des étrangers dans les secteurs miniers et énergétique.

Une situation inverse est observée dans le marché des produits de consommation et des services. Moins de 30% des Russes se prononcent contre la présence des étrangers dans l'industrie automobile et le commerce et, de l'avis de seulement 38% d'entre eux, les secteurs bancaire et d'assurance doivent être fermés au capital étranger.

Pour ce qui est de l'expansion du capital russe à l'étranger, 54% des Russes estiment que l'Etat doit imposer des restrictions à ce processus, contre 23% qui affirment que l'Etat russe devrait l'encourager.

Dans cet ordre d'idées, 71% des Russes désapprouvent même l'acquisition d'actifs par les compagnies russes dans les pays de l'Espace économique unique, la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine, et seulement 23% jugent qu'il s'agit d'une bonne chose.

Le plus grand nombre "d'isolationnistes" a été observé parmi les retraités, les plus ouverts sur le monde étant les jeunes et les étudiants. "Parmi ceux qui travaillent, la proportion est de 50/50, avec une légère prépondérance pour les "isolationnistes", a ajouté le sociologue.

Selon lui, le VTsIOM a mené un sondage semblable en Biélorussie et au Kazakhstan, où l'achat par leurs compagnies nationales d'actifs étrangers a été approuvé par 60 et 59% des sondés respectivement.

Il en ressort que les grosses sociétés russes doivent mieux expliquer aux Russes ce qu'ils ont à gagner à la formation en Russie de "champions économiques mondiaux". "La place réservée aux entreprises russes dans le panthéon de la gloire nationale est encore libre", a ajouté M. Fedorov.

Alexandre Livchits, ex-ministre des Finances et directeur des projets internationaux du premier producteur russe d'aluminium, RusAl, a expliqué, au nom du monde des affaires russe, ce qui poussait les grosses compagnies à acquérir des actifs à l'étranger. Pour RusAl, c'est la pénurie de matières premières en Russie. Quant aux autres sociétés, elles veulent ainsi "franchir les barrières douanières", d'autres encore "aspirent à des contrats à long terme avec les consommateurs".

"L'Etat russe fait tout pour le gros business, ou presque. Toute grosse compagnie peut compter sur un soutien de la Russie à l'étranger", a déclaré M. Livchits.

Il a noté dans le même temps que les concurrents de RusAl étaient encore plus soutenus par leurs Etats à l'étranger. Un des directeurs de RusAl s'est prononcé notamment en faveur de l'assurance des risques politiques, lorsqu'après changement de gouvernement dans un pays où sont présentes des entreprises russes le nouveau cabinet prend l'initiative de résilier les contrats existants.

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