Gerhard Schröder: l'Occident doit être honnête avec la Russie

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BERLIN, 24 octobre - RIA Novosti. L'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder a invité l'Occident, dans une interview à la chaîne de télévision N-24, à "édifier honnêtement ses rapports avec la Russie".

M. Schröder estime que d'un pays qui a connu durant des siècles le "despotisme des tsars, une dictature révolutionnaire et le régime stalinien", et des dizaines d'années d'absence d'Etat de droit, on ne saurait exiger de devenir en un rien de temps aussi démocratique que la Grande-Bretagne, l'Allemagne ou la France", où la naissance des Etats de droit dans leurs formes actuelles avait pris elle-aussi bien plus d'un siècle.

"Celui qui veut édifier honnêtement ses rapports avec la Russie ne doit pas feindre que rien de tout cela n'a jamais eu lieu", a souligné l'ex-chancelier.

M. Schröder estime que le mérite du président russe réside "dans la promotion du processus de création d'un Etat de droit en Russie". "C'est un homme que j'estime beaucoup. Vu la situation actuelle (en Russie), c'est un président optimal".

De l'avis de l'ex-chancelier allemand, Poutine, qui est bien au courant de la situation dans l'Etat, "exige constamment que les lois soient respectées et la corruption combattue et fait un maximum d'efforts pour garantir le développement économique du pays".

A la question du rédacteur en chef de la chaîne demandant si l'avis de M. Schröder sur le pouvoir de Poutine n'avait pas changé après "l'effrayant assassinat" d'Anna Politkovskaïa, l'ex-chancelier a répondu: "On ne peut rendre Poutine responsable de la mort de la journaliste. Ce n'est pas honnête".

Selon M. Schröder, les assassinats de journalistes, de politiques et de simples citoyens ont lieu dans tout Etat et l'essentiel consiste à savoir comment les autorités y réagissent. Quant à la réaction du président russe, l'ex-chancelier l'a qualifiée de parfaitement adéquate.

M. Schröder a rappelé aux Européens leur passé récent, leurs propres erreurs dans différentes situations politiques.

"Avant de montrer du doigt la Russie, il serait bien de se rappeler sa propre histoire", a souligné l'ex-chancelier allemand.

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