EVGUENI PRIMAKOV : LA POLITIQUE DES ETATS-UNIS DANS LE MONDE ARABE SUBIT UN ECHEC

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La politique des Etats-Unis dans le monde arabe subit un échec. C’est ce qu’estime l’ex-Premier ministre de Russie, l’arabisant de renom mondial Evguéni Primakov.
La politique des Etats-Unis dans le monde arabe subit un échec. C’est ce qu’estime l’ex-Premier ministre de Russie, l’arabisant de renom mondial Evguéni Primakov. Il est intervenu à Damas à la présentation de sa monographie « Le Proche-Orient sur la scène et dans les coulisses ».
Les Etats-Unis se considèrent en droit de déterminer l’évolution dans d’autres pays, a noté l’homme politique en vue de Russie. Or cette direction en politique extérieure, pour tester laquelle l’Irak a été choisi, subit un revers. Précédemment, à la présentation de sa monographie à Moscou M.Primakov a déclaré qu’une « aspiration irréfléchie » des Etats-Unis à exporter le modèle de démocratie dans des pays musulmans avait été l’une des causes de la crise du dialogue entre les civilisations occidentale et musulmane. Il croit, en particulier, que la politique des Etats-Unis en Irak est un déboire. Ils n’y ont atteint aucun des objectifs fixés. Pis encore, la situation s’est dégradée, l’Iran voisin devenu plus fort. Déjà au cours de la guerre du Golfe en 1991 George Bush père aurait pu envoyer les troupes à Bagdad et sûrement remporté une victoire. Mais il ne l’a pas fait sciemment, estime M.Primakov :
Il a décidé alors de ne pas renverser le régime de Saddam Hussein, considérant que celui-ci équilibrait l’Iran. Ce qui était très important pour les Etats-Unis. A présent tout est différent. Actuellement l’Iran dirige pour beaucoup la situation en Irak. Les Etats-Unis doivent le prendre en compte. Des fois l’Iran se comporte de manière assez dure à cause de cela, pense M.Primakov.
A la présentation à Damas il a appelé la situation en Irak une impasse. C’est une des nouvelles réalités dans la région. Une autre particularité est la chute de l’autorité des Etats-Unis dans le monde arabe, surtout après que Washington eut opposé cet été son veto, dans les premiers jours de la guerre dans le sud du Liban, à l’adoption par le CS de l’ONU d’une résolution sur l’arrêt des hostilités. Dans ces conditions, ainsi que dans l’optique des élections au Congrès qui approchent, et en prévision des présidentielles, des changements sont possibles dans la politique proche-orientale des Etats-Unis, croit M.Primakov. Il n’excluent pas l’apparition au sein de la société américaine de forces qui souhaiteraient compenser de quelque façon ces insuccès, en s’engageant dans le règlement au Proche-Orient. Loin pour autant de lui est l’idée que Washington puisse renoncer à l’avenir à son soutien à Israël. Il est convaincu que seule une solution de la question israélo-palestinienne ne suffira pas au règlement proche-oriental. L’établissement de la paix au Proche-Orient implique de même des ententes avec le Liban et la Syrie.

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