LES ECOLOGISTES RUSSES ONT SUSPENDU LE PROJET « SAKHALINE-2 »

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Le ministère des ressources naturelles de Russie a suspendu le projet « Sakhaline-2 ». Notre observateur Evgueny Krychkine étudie les raisons de cette décision rare mais prévisible.
Le ministère des ressources naturelles de Russie a suspendu le projet « Sakhaline-2 ». Notre observateur Evgueny Krychkine étudie les raisons de cette décision rare mais prévisible.
La raison de la suspension du projet « Sakhaline -2 », c’est que la compagnie « Sakhaline-Energy » ignorait à dessein les risques écologiques. Il y avait plusieurs infractions dans l’île. Au moment de construire les oléo- et gazoducs, la compagnie a abattu des centaines d’hectares de forêts, 529 rivières doivent être nettoyées. Selon les estimations d’Oleg Mitvol, vice-directeur de Rosprirodnadzor, agence de surveillance écologique, le préjudice réel à la nature de cette île de l’Extrême-Orient pourrait atteindre 50 milliards de dollars. Mitvol croit que la compagnie était au courant des problèmes mais elle a tout fait pour ne pas réagir en taisant ces faits.
Selon l’expert russe Boris Kagarlitski, une pratique pareille n’est pas rare pour les compagnies chargées de la mise en valeur des ressources naturelles, il faut les surveiller.
A l’échelle mondiale, les compagnies pétrolières sont les plus grands pollueurs. Ce problème est global, il concerne d’autres pays aussi. Il faut le combattre par l’unique moyen : un contrôle sévère de la part de l’Etat et des mesures défensives.
Dans le cas de « Sakhaline – 2 », Rosprirodnadzor a l’intention d’intenter des procès contre les maîtres d’ouvrage du projet pétrolier et gazier. Selon Mitvol, la Russie est prête à exiger 10 milliards de dollars de dommages et intérêts.
Il existe d’autres prétentions à l’égard de l’opérateur du projet « Sakhaline – 2 ». Les dépenses pour les salaires que doit payer la Russie sont surestimées. Il n’y a pas de raisons sérieuses d’augmenter les dépenses. Pourtant, la compagnie d’investissements insiste là-dessus. Au moment de signer le contrat en 1994, les investissements étaient évalués à 9,8 milliards de dollars. En 2003, ils ont atteint 12 milliards. En septembre 2005, la compagnie a informé sur une autre augmentation des dépenses : 20 milliards cette fois. Cela veut dire que les perspectives pour la Russie de tirer profit de la mise en valeur des champs pétroliers et gaziers dans l’île sont reportées à très loin. Bien sûr, tout ce nœud de problèmes doit être étudié de près.
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