Augusto Pinochet, dictateur sanguinaire du XXe siècle (journaliste russe)

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Augusto Pinochet fait partie des dictateurs sanguinaires du XXe siècle, a déclaré lundi le journaliste russe Igor Fessounenko, spécialiste des problèmes des pays d'Amérique latine.
MOSCOU, 11 décembre - RIA Novosti. Augusto Pinochet fait partie des dictateurs sanguinaires du XXe siècle, a déclaré lundi le journaliste russe Igor Fessounenko, spécialiste des problèmes des pays d'Amérique latine.

Décédé le 10 décembre à l'âge de 91 ans, Pinochet sera enterré mardi 12 décembre, avec tous les honneurs dus au commandant en chef de l'armée de terre, mais sans ceux dus à un ex-président, selon les autorités chiliennes. Il n'y aura non plus aucun jour de deuil national.

"Un chien mérite une mort de chien. Le président du pays n'ira pas à l'enterrement. Des manifestations massives se tiennent à travers le pays en liesse. Il est privé des honneurs dus à un ancien chef d'Etat et sera enterré comme un simple général", a déclaré le journaliste.

L'activité de Pinochet n'a pas besoin d'être évaluée. "Y aurait-il besoin de le prouver? Il y a des choses inconditionnelles: Hitler est un inhumain et Pinochet est un personnage du même rang", a ajouté Igor Fessounenko, qui a travaillé pendant plus de vingt ans en Amérique latine.

Certains spécialistes apprécient les efforts de Pinochet et lui attribuent le mérite d'avoir rétabli l'économie chilienne, mais c'est un "point de vue personnel", selon l'expression du journaliste.

Le politologue Sergueï Markov, membre de la Chambre civile, a pour sa part souligné que le rôle d'Augusto Pinochet dans l'histoire de son pays était contradictoire et non déterminé.

"Pinochet a renversé le président Salvador Allende élu de façon démocratique après l'avoir perfidement trahi et a noyé le Chili dans le sang", a-t-il déclaré dans une interview à RIA Novosti.

Sous Pinochet, des milliers de représentants du peuple ont été exterminés sans autre forme de procès et des dizaines de milliers ont été obligés de quitter leur pays. En outre, il a établi au Chili une dictature politique et sociale draconienne, a ajouté Sergueï Markov.

Cela dit, a-t-il reconnu, le coup d'Etat militaire a arrêté le Chili au bord du chaos économique vers lequel le pays était poussé par la politique du gouvernement Allende, qui avait épousé des tendances de gauche.

"En ce qui concerne les progrès économiques du Chili sous Pinochet, dont on parle beaucoup actuellement, ces progrès ne sont pas prouvés, c'est le moins que l'on puisse dire", a affirmé le politologue.

Sous Pinochet, le niveau de vie au Chili a été très bas et aucune croissance économique sérieuse n'a été constatée, l'essor n'a commencé qu'après le départ du dictateur, a-t-il ajouté.

"L'essentiel dans le phénomène Pinochet c'est le mythe de l'alliance bénéfique entre une politique économique libérale et une dictature politique et sociale draconienne", a déclaré Sergueï Markov.

"Ce mythe n'a pas encore trouvé de preuve et n'a pas encore été définitivement démenti, c'est pourquoi Pinochet reste un personnage politiquement vivant", a conclu le politologue.

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