La Russie renonce à une croissance économique fondée sur le pétrole (experts)

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Mikhaïl Deliaguine, de l'Institut russe des problèmes de la mondialisation, estime que le fait que l'économie russe a appris à digérer les pétrodollars est un événement "important" de 2006.
MOSCOU, 27 décembre - RIA Novosti. Mikhaïl Deliaguine, de l'Institut russe des problèmes de la mondialisation, estime que le fait que l'économie russe a appris à digérer les pétrodollars est un événement "important" de 2006.

"La hausse des prix du pétrole a été insignifiante, mais la croissance s'est poursuivie et s'est même légèrement accélérée", a indiqué le chercheur lors d'une conférence de presse à RIA Novosti mercredi.

Selon lui, la croissance a acquis une nouvelle dimension malgré les actions de l'Etat.

"On peut affirmer qu'un nouveau modèle politique a été réalisé en économie également. Les grandes sociétés publiques mènent toujours la chasse aux meilleurs morceaux de l'économie. Nous assistons à son étatisation non officielle, il n'y a donc aucune modernisation, mais, pourtant, notre économie a appris à digérer les pétrodollars", a noté l'expert.

Selon lui, le fait que l'inflation 2006 a été ramenée à 9 % est un "acquis important" des autorités monétaires russes. "Pour la première fois depuis le lancement des réformes, nous avons une inflation à un seul chiffre", a rappelé le chercheur.

Parmi les erreurs du gouvernement cette année, il a cité la décision d'investir les ressources du Fonds de stabilisation (alimenté par les surprofits pétroliers, ndlr). "Un choix de principe a été accompli cette année : aucune modernisation ne sera opérée grâce aux ressources de ce Fonds. Cet argent a été investi dans des actifs libellés en dollars, euros et livres sterling, autrement dit dans les actifs de nos concurrents potentiels, a affirmé l'économiste.

Mikhaïl Deliaguine a comparé ses prévisions macroéconomiques pour 2007 avec les indices de 1990, dernière année avant le lancement des réformes en Russie. Le PIB - sa croissance se situera entre 5,7 à 5,8% en 2007 - devra atteindre son niveau de 1990. Pour la production industrielle, il prédit toutefois un retard de 18% sur 1990, pour la production agricole, un retard de 22%, pour les investissements, de 50%. Sur ce fond, les revenus réels de la population seront d'un quart plus élevés qu'en 1990.

Autre participant Sergueï Souverov, analyste boursier, estime qu'en 2007 la Russie restera l'un des leaders mondiaux des IPO (introductions en bourse) : en 2006, le montant global des placements initiaux d'actions des entreprises russes s'est élevé à 15 milliards de dollars. Des banques et des compagnies d'électricité donneront le ton en 2007, selon lui.

L'analyste prédit une hausse de 20 à 25% du marché des valeurs russe (sa capitalisation, en cette fin 2006, a dépassé 1000 milliards de dollars), mais la volatilité du marché s'accentuera.

Vladislav Inozemtsev, du Centre d'études de la société postindustrielle, a prédit à son tour que les cours pétroliers ne retomberont pas l'an prochain, alors que les nouvelles dépenses sociales encourageront la demande intérieure. "L'année 2007 sera tout aussi bonne que 2006, il ne faut pas s'attendre à des bouleversements", a-t-il constaté.

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