Le problème du transit de pétrole russe via la Biélorussie préoccupe moins l'Occident que celui du gaz

S'abonner
L'intérêt des médias en Occident pour le problème du transit de pétrole russe via la Biélorussie vers l'Europe de l'Ouest est en attendant manifestement inférieur à celui que les journalistes ont récemment manifesté pour la "dispute gazière" entre Moscou et Minsk.
MOSCOU, 8 janvier - RIA Novosti. L'intérêt des médias en Occident pour le problème du transit de pétrole russe via la Biélorussie vers l'Europe de l'Ouest est en attendant manifestement inférieur à celui que les journalistes ont récemment manifesté pour la "dispute gazière" entre Moscou et Minsk.

Somme toute, les Occidentaux évaluent la décision des autorités biélorusses d'introduire une taxe au transit de pétrole russe comme une tentative de "prendre leur revanche" sur Moscou pour l'augmentation du prix du gaz russe livré à la Biélorussie.

Qui plus est, le thème de la menace planant sur la sécurité des approvisionnements en pétrole des consommateurs en Occident n'est sans doute plus dominant cette fois-ci dans les publications. Les analystes occidentaux l'attribuent, entre autres, à des volumes plutôt modestes des fournitures russes, à la présence d'autres fournisseurs sur le marché (Arabie Saoudite), à l'utilisation en premier lieu de gaz pour le chauffage, à l'hiver clément de cette année, à des réserves considérables de pétrole stocké et, enfin, à l'expérience des Russes en matière de règlement des situations critiques avec la Biélorussie.

"Les autorités et les compagnies russes ne se montrent pas, elles non plus, par trop préoccupées par cette décision de Minsk. Les experts constatent que Moscou s'emploie depuis déjà un certain temps à réorienter ses pétroliers vers des canaux qui ne passent pas par des territoires de transit, et pour ce qui est de l'oléoduc Droujba, il est sans doute en train de vivre ses dernières années", fait remarquer la BBC.

La décision des autorités biélorusses d'introduire une taxe au transit de pétrole russe, tout comme dans le cas avec le gaz, est associée en Occident au Président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko.

Par ailleurs, la "dispute pétrolière" entre Moscou et Minsk est le plus souvent considérée dans les médias comme un problème bilatéral.

Les médias occidentaux citent les déclarations du ministère russe du Développement économique et du Commerce selon lequel l'introduction d'une telle taxe se trouve en contradiction flagrante avec les normes du droit international. Quoi qu'il en soit, les commentateurs étrangers s'abstiennent pour le moment de leurs propres évaluations à ce sujet.

Or, nombreux sont ces experts en Occident qui se posent des questions sur l'avenir de l'Union Russie-Biélorussie dans le contexte des disputes énergétiques en cours.

"L'introduction d'une taxe au transit de pétrole russe signifie bel et bien le retrait de la Biélorussie de l'union douanière avec la Fédération de Russie", estime la BBC. Néanmoins, ladite union douanière est restée jusqu'ici pratiquement l'unique acquis dans l'édification de l'Union Russie-Biélorussie, dont l'avenir même est désormais remis en cause. "Somme toute, cela n'est guère étonnant car dans le cadre de cette Union, Alexandre Loukachenko s'est toujours livré à un business bien rentable, en recevant des hydrocarbures russes à bon marché en échange de sa rhétorique antioccidentale et anti-otanienne. "Alexandre Loukachenko s'est fourvoyé lui-même dans l'impasse. Depuis sa venue au pouvoir en 1994, il ne cesse de proclamer la fusion des ex-républiques de l'Union Soviétique. Au début, le Kremlin a accueilli avec enthousiasme cette idée. Aussi, Alexandre Loukachenko a-t-il reçu jusqu'à tout dernièrement du pétrole et du gaz russe bon marché. Pour subventionner Alexandre Loukachenko, la Fédération de Russie dépense tous les ans plus de quatre milliards de dollars. Mais voilà que par ses exigences par trop exagérées, "Alexandre Loukachenko a bloqué le processus d'intégration", constatent des journalistes en Occident.

On a appris lundi que la Biélorussie a coupé le transit de pétrole russe vers l'Europe. Les premières informations en sont venues depuis Varsovie.

La Biélorussie prélève illégalement du pétrole russe à partir de l'oléoduc "Droujba", destiné exclusivement à l'Europe de l'Ouest, a déclaré lundi commentant la situation actuelle devant les journalistes à Moscou le patron de Transneft, Semen Vaïnchtok.

"Dès le 6 janvier dernier, à titre unilatéral et sans le notifier à qui que ce soit, la Biélorussie s'est mise à pomper illégalement du pétrole de l'oléoduc "Droujba", destiné exclusivement aux consommateurs en Europe Occidentale", a précisé le président du monopole russe des oléoducs.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала