L'Abkhazie insatisfaite de la manière dont la Géorgie applique la résolution du CS de l'ONU

S'abonner
SOUKHOUMI, 19 janvier - RIA Novosti. Le ministère des Affaires étrangères de l'Abkhazie a salué vendredi la volonté du nouveau secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, de faire redémarrer les négociations sur le règlement abkhazo-géorgien, selon une source diplomatique.

(L'Abkhazie est une république autoproclamée sur le territoire de la Géorgie - ndlr.)

Le ministère des Affaires étrangères de l'Abkhazie salue la volonté du nouveau secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de faire redémarrer le processus de négociations sur le règlement dans la zone du conflit abkhazo-géorgien, mais estime nécessaire d'apporter certaines précisions concernant certaines thèses du rapport du secrétaire général sur la zone du conflit, soumis au Conseil de sécurité de l'ONU, lit-on en substance dans une déclaration du ministère des Affaires étrangères de l'Abkhazie publiée vendredi.

Selon la diplomatie abkhaze, "la réalité ne donne aucune raison" pour l'affirmation renfermée dans le rapport du secrétaire général de l'ONU selon laquelle les deux parties au conflit adoptent des mesures nécessaires pour mettre en application les disposition de la résolution 1716 du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies en date du 13 octobre 2006.

Le ministère des Affaires étrangères de l'Abkhazie estime, par contre, que les faits et gestes des autorités géorgiennes vont à l'encontre de l'Accord de cessez-le-feu signé à Moscou en 1994 et se trouvent en contradiction flagrante avec d'autres ententes abkhazo-géorgiennes enregistrées.

"La partie géorgienne ne cesse d'essayer de donner sa propre interprétation à l'Accord de Moscou, tout en prétendant qu'il ne s'agit là que des forces armées ou des troupes du ministère de la Défense et que, par conséquent, la présence des forces policières dans les gorges de Kodori n'est nullement contraire à ce document", indique la diplomatie abkhaze dans sa déclaration.

Une telle prise de position trouve de l'appui de la part de certains médiateurs internationaux dans le règlement du conflit, suppose-t-on à Soukhoumi.

Le ministère des Affaires étrangères de l'Abkhazie estime, pour sa part, que l'Accord de Moscou "indique assez explicitement qu'aucunes troupes, c'est-à-dire aucunes unités armées, de doivent se trouver dans les gorges de Kodori".

"Nous tenons aussi à rappeler le protocole signé le 25 mais 1998 par les parties au conflit, le représentant spéciale du secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies et le commandant de la Force collective de maintien de la paix des pays-membres de la Communauté d'Etats indépendants (CEI), document qui dit clairement que la partie géorgienne doit empêcher l'infiltration sur le territoire de l'Abkhazie depuis le territoire de la Géorgie de n'importe quelles formations ou personnes armées", lit-on dans la déclaration de la diplomatie abkhaze.

A cette occasion, le ministère des Affaires étrangères de l'Abkhazie qualifie de déplacées toutes les tentatives de la Géorgie d'interpréter les documents signés dans ses propres intérêts.

Les derniers événements dans la zone du conflit, l'intensification des activités de groupes terroristes et de subversion, des assassinats de représentants de structure judiciaires et de sécurité de l'Abkhazie témoignent de la poursuite de la politique provocatrice et prouvent que la partie géorgienne ne cesse d'ignorer l'appel de la résolution 1716 du Conseil de sécurité de l'ONU à s'abstenir de toute provocation, ajoute la diplomatie abkhaze.

Soukhoumi signale également l'intensification des activités du soi-disant gouvernement de la République Autonome d'Abkhazie en exil qui insiste toujours sur le transfert du district de Gali de l'Abkhazie sous contrôle de la communauté internationale, tout en le motivant par la prétendue incapacité des autorités abkhazes et des fores de maintien de la paix de garantir la sécurité des populations locales.

"Dans cette situation, la partie abkhaze est en train de déployer le maximum d'efforts pour empêcher l'aggravation de la tension et préconise toujours des méthodes politiques du règlement du conflit", dit le document.

Le ministère des Affaires étrangères de l'Abkhazie espère que l'ONU insistera sur la mise en application par les parties des accords signés dans le cadre de la résolution 1716 du Conseil de sécurité de l'ONU. Dans le même temps, Soukhoumi invite la partie géorgienne à revenir à l'actuel format du processus de négociations et réaffirme sa disposition pour reprendre ce processus à condition que la partie géorgienne respecte la résolution du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies.

Lundi dernier, Ban Ki-moon a soumis au Conseil de sécurité de l'ONU un rapport sur la situation dans la zone du conflit abkhazo-géorgien.

"Le secrétaire général s'est dit très sérieusement préoccupé par les récents incidents dans la zone du conflit abkhazo-géorgien qui témoigne d'une éventuelle escalade de la violence", a déclaré lors d'une conférence de presse la porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Mme Michèle Montas.

"Je dénonce ces actes de violence et j'exhorte les partie à travailler en commun pour dépister et traduire en justice tous ceux qui en sont responsables. Je m'adresse aux deux parties avec l'appel à entamer le dialogue afin de prévenir l'escalade de la violence dans cette zone et je réaffirme la disposition de la Mission d'observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG) de leur prêter concours en la matière", lit-on dans le rapport du secrétaire général de l'ONU.

Ce rapport du secrétaire général de l'ONU sera examiné à une réunion du Conseil de sécurité le 24 janvier prochain.

Le président du Conseil de sécurité de l'ONU et représentant permanent de la Fédération de Russie auprès de l'Organisation des Nations Unies, Vitali Tchourkine, a déclaré que Moscou n'était pas tout à fait satisfait de la manière dont Tbilissi appliquait la résolution adoptée par consensus.

La question sur la prorogation du mandant de la Mission d'observation des Nations Unies en Géorgie sera examinée en avril prochain.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала