"Nous exprimons notre préoccupation face au fait que les anciens de la division estonienne de SS sont reconnus "héros" et "libérateurs", que des monuments sont installés en leur honneur alors que des lois prévoyant le démantèlement des monuments aux soldats soviétiques morts pour la libération des pays d'Europe de l'occupation militaire nazie sont votées en Estonie", peut-lire dans la déclaration dont le texte est parvenu du Centre de la Fédération de la paix et de l'entente.
Parmi les signataires de cette déclaration, on trouve la Fédération de la paix et de l'entente, la Fondation de l'Ecologie sociale, l'Association européenne des écoles de travail social, l'Association internationale de la Nature et de la Création, le Mouvement international Faucons - Internationale socialiste d'éducation, et la Fondation russe de la Paix.
Selon les représentants de ces ONG, les autorités estoniennes "par leurs gestes jettent de fait dans l'oubli l'holocauste des Juifs d'Estonie et l'anéantissement dans le camp de concentration de Kloaga de 5.000 femmes juives déportées de Tchécoslovaquie".
Les ONG qui ont le statut de participant au Conseil de l'Europe ont demandé aux autorités de l'UE "d'éclaircir leur position face aux faits de justification et d'exaltation dans certains pays des crimes commis par les nazis durant la Seconde guerre mondiale".
Le 15 février, le parlement estonien avait voté en lecture définitive le projet de loi "Sur la démolition des installations interdites" qui doit permettre aux autorités de démanteler en toute légitimité le monument au Soldat libérateur au centre de Tallinn.
Dans leur déclaration, les ONG russes et étrangères ont aussi désapprouvé le décret du président ukrainien Viktor Iouchtchenko, en vertu duquel les représentants de l'OUN (Organisation des nationalistes ukrainiens) et de l'UPA (Armée insurrectionnelle d'Ukraine) ont été reconnus "participants au mouvement de libération en Ukraine" et mis au même niveau que les vétérans de la Seconde guerre mondiale.
"Ces actes justifient à notre avis leurs crimes contre les civils, dont les Juifs, pendant la guerre. Dans le même temps, ils passent sous silence les atrocités auxquelles leurs participants se sont livrés pendant la guerre", souligne le document.
Pendant la guerre et dans les premières années qui l'ont suivie les membres de l'OUN et de l'UPA avaient combattu l'Armée rouge.
