Comme à l'accoutumée le secteur élevage occupe la plus grande partie du Parc des expositions de la Porte de Versailles. La star du salon est sans aucun doute Titine, une vache de cinq ans originaire du Limousin, dont la physionomie est représentée sur des affiches placardées un peu partout dans l'exposition.
Par contre les éleveurs de volailles n'ont pas eu de chance: en raison des risques liés à la grippe aviaire, ils sont interdits de salon pour la deuxième année consécutive.
Comme le veut la tradition, le premier visiteur du 44e salon a été le président de la république, Jacques Chirac. Il a parcouru l'exposition accompagné du ministre de l'Agriculture et de représentants d'organisations syndicales.
La visite du chef de l'Etat n'est pas seulement une marque de respect de la tradition. Dans la France industrielle, où la population agricole est tombée de 2 millions à 600.000 personnes en trente ans, on s'enorgueillit toujours de ses racines rurales profondes et on se préoccupe de la vie et des problèmes quotidiens de la campagne. C'est la raison pour laquelle tout politique qui se respecte se doit de visiter le Salon de l'agriculture s'il ne veut pas hypothéquer sa carrière politique.
Cette année le "défilé politique" à la Porte de Versailles aura lieu sous le signe des élections présidentielle et législatives. On attend avec un intérêt particulier les venues des principaux candidats à la magistrature suprême, à savoir Ségolène Royal présentée par le Parti socialiste (dimanche) et le leader du parti conservateur de droite Nicolas Sarkozy (jeudi).
Traditionnellement, les électeurs ruraux votent pour la droite. Ainsi, selon les derniers sondages, au premier tour du scrutin présidentiel au moins 40% des agriculteurs voteraient en faveur de Nicolas Sarkozy. Ségolène Royal n'est créditée que de 13% des intentions de vote, ce qui la place en troisième position derrière le centriste François Bayrou (14%).
