"Nous autres, députés du Conseil suprême de la république autonome de Crimée et représentants de ses différents groupes politiques, condamnons les tracasseries dont font l'objet des politiques et des politologues de Russie qui sont interdits d'entrée en Ukraine. Une russophobie pathologique a suscité l'hystérie chez certains fonctionnaires ukrainiens après la visite en Crimée du maire de Moscou Iouri Loujkov", peut-on lire dans leur déclaration.
Les députés ont condamné "les actes de Kiev visant à bafouer les prérogatives constitutionnelles de la république autonome de Crimée", se disant préoccupés par la participation des services spéciaux ukrainiens aux poursuites contre des opposants politiques ne partageant pas les vues des nationalistes.
"Comme contrepoids à la ligne nationaliste et russophobe, nous lutterons pour une participation inconditionnelle de l'Ukraine à l'Espace économique unique (qui regroupe la Russie, l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan) et pour le respect par Kiev de toutes les prérogatives de la République autonome de Crimée, en premier lieu en matière de coopération interrégionale avec d'autres pays et d'ouverture de ses propres représentations", ont déclaré les parlementaires.
Fin février, le ministre ukrainien des Affaires étrangères par intérim Vladimir Ogryzko a adressé aux dirigeants de la république une lettre dans laquelle il a interdit à la Crimée d'ouvrir une mission à Moscou.
Un accord sur l'ouverture d'une représentation de la Crimée dans la capitale russe et d'une mission de Moscou en Crimée a été signé le 21 février, dans le cadre d'une visite à Simféropol du maire de Moscou Iouri Loujkov.
Rattaché à l'Empire russe en 1783 à l'issue de guerres russo-turques et cédée en 1954 à l'Ukraine pour "commémorer le tricentenaire sa réunification" avec la Russie, la Crimée, peuplée à près de 60% par des Russes d'origine et à près de 25% par des Ukrainiens, a formé une république autonome au sein de l'Ukraine au lendemain de la dislocation de l'URSS en 1991.
