"Il faut faire appel aux mécanismes efficaces d'utilisation du Fonds de stabilisation pour développer les industries de haute technicité, rénover les infrastructures, appuyer la recherche et l'éducation, aider les couches les plus défavorisées: orphelins, retraités, handicapés et migrants", a estimé le concile dans sa déclaration finale mercredi.
Le concile regrette que le gouvernement russe ait placé les ressources du Fonds à l'étranger, y voyant "une menace de chantage économique et de perte de la souveraineté du pays".
"Nous n'avons pas d'avenir si les recettes pétrolières et gazières ne sont pas utilisées pour accomplir une percée économique et sociale", ont estimé les membres du concile qui se sont déclarés sûrs que tant que les propriétaires tireraient des surprofits et que les travailleurs toucheraient des salaires humiliants les problèmes sociaux du pays ne seraient jamais réglés et que la Russie devait revoir les mécanismes de répartition des bénéfices.
Le décalage entre riches et pauvres dans le pays a été de 1 à 15 en 2006, un indice sans précédent pour un pays développé, a rappelé le Concile des Russes du monde, estimant que réduire ce décalage devait devenir une "priorité de la politique officielle".
Les participants au concile "ont rejeté catégoriquement la soi-disant Charte de l'énergie et le projet de nouvel accord avec l'UE qui affaiblissent la position de la Russie face au soutien institutionnel accordé par les pays de l'Occident à leurs sociétés".
Le concile estime également que pour surmonter la crise démographique actuelle, l'école, les médias et la publicité sociale "doivent expliquer à la jeune génération le bonheur qu'assure la vie au sein d'une famille complète, saine et nombreuse".
Ses participants se sont dits préoccupés par "la condition du russe en Ukraine où son espace continue de se réduire contrairement à la volonté des citoyens du pays".
La modernisation de la Russie doit aller de pair avec "la fidélité à la tradition nationale et à l'esprit populaire", c'est là le moyen unique, d'après les participants au concile, de garantir aux réformes le soutien de la majorité absolue des citoyens du pays.
Selon le Patriarcat de Moscou, qui en est l'organisateur, le XIe Concile a été "le plus représentatif" de toute son histoire, ayant réuni près de 2.000 personnes de différentes confessions religieuses de 70 régions de Russie et de 16 pays du monde, dont l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Espagne, les Etats-Unis, la Pologne, le Portugal et la Serbie.
Créé en 1993, le concile est une association publique internationale dirigée par le patriarche de Moscou et de toutes les Russies Alexis II. En 2005, le concile s'est vu accorder un statut consultatif spécial auprès de l'ONU.
