Le plan Ahtisaari sur le Kosovo ne mérite pas d'être examiné à l'ONU (Belgrade)

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Elaborant ses propositions sur le Kosovo, le médiateur de l'Organisation des Nations Unies, Martti Ahtisaari, n'a pris parti que pour une seule partie, a déclaré lundi à Belgrade le premier ministre serbe, Vojislav Kostunica.
BELGRADE, 12 mars - RIA Novosti. Elaborant ses propositions sur le Kosovo, le médiateur de l'Organisation des Nations Unies, Martti Ahtisaari, n'a pris parti que pour une seule partie, a déclaré lundi à Belgrade le premier ministre serbe, Vojislav Kostunica.

Vojislav Kostunica a notamment fait cette déclaration lors de sa rencontre dans la capitale serbe avec le vice-ministre des Affaires étrangères d'Italie, Famiano Crucianelli.

Selon le premier ministre de la Serbie, Martti Ahtisaari "aurait largement dépassé le cadre de son mandat d'un médiateur international entre Belgrade et Pristina pour intervenir en défenseur des intérêts de la seule majorité albanaise du Kosovo".

Vojislav Kostunica a averti une fois de plus que si l'ONU se décidait à s'écarter des normes et des règles proclamées dans sa propre Charte, la séparation du Kosovo de la Serbie pourrait constituer un précédent extrêmement dangereux pour le monde entier.

Evaluant les négociations sur le futur statut du Kosovo qui se sont achevées samedi dernier à Vienne, le négociateur serbe Slobodan Samardzic, a fait remarquer, pour sa part, que le document, préparé par le représentant spécial pour le Kosovo du secrétaire général de l'ONU, détruisait les principes et les droits constituant la base même d'un Etat démocratique et ne répondait pas aux conditions les plus élémentaires indispensables à son renvoi devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

"Le plan Ahtisaari n'est pas né à l'issue des négociations, mais est devenu le fruit des activités du soi-disant spécialiste onusien et de son staff personnel", a notamment déclaré Slobodan Samardzic.

Selon ce dernier, M. Ahtisaari "n'a fait absolument rien pour que les parties puissent arriver à un compromis, il n'a pas, non plus, incité la partie kosovare, voire albanaise, à une participation active aux négociations".

"Le document n'est pas prêt au renvoi devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Sur les 13 points du plan sur le futur statut du Kosovo, six points n'ont même pas été abordés lors des négociations", a signalé le négociateur serbe.

D'après Vladeta Jankovic, principal conseiller du premier ministre serbe, dans les mois qui viennent, la Serbie a encore la chance "d'expliquer à bien des diplomates qui ne comprennent toujours pas que dans la situation actuelle nul n'est en droit d'enlever une partie du territoire à un Etat membre reconnu de l'Organisation des Nations Unies".

La Serbie doit essayer d'obtenir l'adoption au Conseil de sécurité de l'ONU d'une nouvelle résolution sur le Kosovo qui soit acceptable pour Belgrade et qui repose sur la résolution 1244 déjà adoptée, est l'avis du conseiller de Vojislav Kostunica. Quoi qu'il en soit, reconnaît Vladeta Jankovic, l'issue positive d'une telle initiative n'est pas du tout évidente.

Comme le relève dans son commentaire de lundi le journal belgradois Politika, pour préparer son plan sur le Kosovo, le médiateur de l'ONU a dû tenir, depuis ces quatorze derniers mois, 17 rounds de négociations à Vienne et organiser 26 visites de fonctionnaires internationaux de tout rang à Belgrade et à Pristina.

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