"Si la licence d'exploitation est retirée, le gisement sera mis aux enchères en tant que gisement stratégique, c'est à dire sans droit de participation du capital étranger", a dit M. Troutnev.
Selon lui, RUSIA Petroleum, la filiale de TNK-BP qui exploite le gisement, ne pourra pas se conformer dans les temps (avant la fin mai) aux obligations de volume de production prévues par sa licence d'exploitation. "Comment pourraient-ils produire soudainement 9 milliards de mètres cubes en moins de deux mois, alors qu'ils ne l'ont pas fait au cours de toutes les années précédentes", s'est interrogé M. Troutnev.
Les autorités russes reprochent à RUSIA Petroleum de ne pas avoir entamé l'exploitation de l'important gisement gazier sibérien qui lui a été attribué. En février dernier l'agence fédérale Rosnedra (Agence russe d'exploitation de minerais) avait fixé un ultimatum de trois mois à RUSIA Petroleum pour se conformer au niveau de production exigé par sa licence d'exploitation.
La Russie veut que ce gisement soit exploité au plus vite et "le fait que les exploitants actuels ne le font est une évidence", a souligné M. Troutnev. Il a précisé que "cette absence de mise en exploitation du gisement est une violation grossière de la législation et conformément à la loi nous pouvons annuler la licence qui leur a été attribuée".
A plusieurs reprises, l'opérateur du gisement s'était adressé au ministère des Ressources naturelles en demandant de rallonger les délais prévus dans la licence d'exploitation. Toutefois, selon le ministère, le problème principal est moins dans les délais que dans l'établissement d'un réseau de distribution gazier dans les régions entourant le gisement, ce dont la compagnie RUSIA Petroleum ne veut pas entendre parler.
RUSIA Petroleum est détenue par TNK-BP (62,4% du capital), Interros (25,82%) et l'administration de la région d'Irkoutsk (11,24%). Les réserves prouvées du gisement représentent près de 2 000 milliards de mètres cubes de gaz.
