"Mon plan, c'est un compromis, mais il n'y a pas de meilleure variante. Ce plan a été peaufiné tout au long de 14 mois au cours de 70 rencontres de tout genre par des experts européens et internationaux. Le calendrier du travail est tel à ce jour que le Conseil de sécurité peut entamer l'examen définitif de ce plan déjà dans le courant même de ce mois de mai", a notamment déclaré le médiateur international pour le Kosovo, intervenant dans la capitale suédoise lors d'un colloque consacré à la situation actuelle dans cette province serbe à une population de préférence albanaise.
"J'espère évidemment que pas un seul Etat membre du Conseil de sécurité de l'ONU n'usera de son droit de veto. On a souvent prétendu qu'il y ait encore des plans "B" et "C", mais en réalité, il n'en est rien, il n'y a aucun autre plan. Il n'y a que ce plan qui est le mien", a souligné Martti Ahtisaari.
Et d'ajouter: "Je ne pense pas que tous les détails du plan soient examinés au sein du Conseil de sécurité de l'ONU". Un tel examen de détail pourrait durer à l'infini, ce qui risquerait de fourvoyer la situation dans l'impasse, a estimé le médiateur international.
"Si nous ne trouvons pas de solution au problème du Kosovo par les forces de l'Organisation des Nations Unies et au sein même de l'ONU, la recherche d'un règlement débordera le cadre de l'ONU de sorte que la solution sera encore plus difficile à trouver", a supposé l'ancien président de la Finlande.
Conformément au plan Ahtisaari, le Kosovo doit recevoir une "indépendance surveillée". La Russie s'est formellement opposée à ce plan du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU.
Martti Ahtisaari a avoué que sa mission au Kosovo était la plus difficile de toutes ses activités de maintien de la paix.
"J'ai beaucoup réfléchi sur les raisons pour lesquelles des compromis étaient si difficiles à trouver dans les Balkans. Quoi qu'il en soit, il m'est arrivé de régler des conflits pendant une bonne trentaine d'années en Afrique et en Asie, mais nulle part ailleurs je n'ai pas eu affaire avec une telle opiniâtreté dans la défense des prises de position comme dans les Balkans. C'est sans doute ma dernière mission de maintien de la paix en Europe", a déclaré le médiateur international pour le Kosovo.
