Qu'ont retenu les Russes de l'élection en France? Le plus souvent, les personnes interrogées rappellent les troubles qui se sont déclenchés après la publication des résultats du second tour: "il y a eu des actions de protestation contre les résultats de l'élection, des troubles"; "quand la femme n'est pas passée, ça a fait du boucan, des voitures ont été brûlées"; "ils ont clairement exprimé leur mécontentement, pas comme chez nous" (5%).
Beaucoup évoquent le débat télévisé entre les deux candidats avant le deuxième tour de la présidentielle: "le débat entre Sarkozy et la dame"; "le dialogue entre les candidats"; "les débats sont biens, on débat ouvertement" (4%).
Les Russes ont également été impressionnés par le fait qu'une "femme ait pu prétendre au poste de président"; "la guerre des sexes"; "qu'une femme soit passée au second tour" (3%).
De même, un nombre identique de sondés a été étonné par le haut niveau de participation des électeurs français (3%).
En ce qui concerne Nicolas Sarkozy, 1/5 des Russes en a entendu parler avant l'élection. En général, à la veille de l'élection, les connaissances sur cet homme politique se limitent à son poste: "ministre de l'Intérieur"; "chef de la police" (5%). Une partie des interrogés se rappelle aussi sa politique menée sur des sujets tels que les émeutes d'automne 2005 en France: "grâce à lui, les troubles se sont arrêtés"; "il a réprimé les immigrés"; "l'année dernière, il a dispersé les rebelles qui lançaient des projectiles et brûlaient les voitures" (2%).
Certains ont également souligné les origines du nouveau président français. Les sondés savent qu'il est immigré et même qu'il vient de Hongrie.
De plus, ils ont entendu dire que M. Sarkozy est un "homme politique expérimenté" et "apte au travail, un homme rigoureux". Quelques rares personnes se sont prononcées sur la position du nouveau président: "il a des positions pro-américaines, il veut une politique à la manière américaine"; "il n'aime pas trop la Russie". Mais ceux qui ont entendu que la politique de M. Sarkozy est positive restent beaucoup plus nombreux que ceux qui la voient négative (10% contre 5%).
Pourtant, les Russes étaient deux fois plus nombreux à espérer une victoire de Ségolène Royal: 21% des sondés préféraient la représentante du parti socialiste, contre 12% pour le candidat de droite. Le pourcentage de Russes soutenant Mme Royal restait beaucoup plus élevé chez les personnes diplômées de l'enseignement supérieur (32%). En revanche, les moscovites étaient deux fois plus nombreux à se positionner pour M. Sarkozy (24%), bien que même dans la capitale russe, la candidate du parti socialiste soit restée un peu plus populaire (28%). Parmi ceux qui ont suivi l'élection, 26% pensent que la victoire de Mme Royal aurait pu être plus avantageuse pour la Russie, et 18% pensent l'inverse.
Mais la majeure partie des interrogés (1/5) suppose que les résultats de l'élection en France n'ont pas une grande influence pour la Russie.
Le sondage a été réalisé les 12 et 13 mai 2007 sur un échantillon de 1.500 personnes résidant dans 100 localités de 44 régions russes. La marge d'erreur statistique ne dépasse pas 3,6%.
