"Les rapports ukraino-russes sont devenus trop formels et marquent une pause. Je pense que les évolutions en Ukraine font que notre pays devient de moins en moins intéressant pour la Russie, en raison de son imprévisibilité croissante", a noté M. Litvine lors d'un duplex "Le phénomène des élections ukrainiennes du 30 septembre" qui a relié le siège de RIA Novosti à Moscou à la mission ukrainienne de l'agence.
Le leader du bloc électoral qui porte son nom (Bloc Litvine) a souligné que si l'Ukraine n'a pas de rapports politiques normaux et pragmatiques avec la Russie, le pays rencontrera des problèmes de développement.
M. Litvine estime également que la question du statut de la langue russe en Ukraine ne doit pas faire l'objet d'un référendum. "Les gens ne trouvent pas intéressant le thème du référendum sur le statut de la langue (russe). Je m'en suis convaincu hier dans la région de Lougansk (région russophone de l'est ukrainien). A mon avis, il faudrait interdire aux politiques ukrainiens de soulever le thème de la langue, de la religion, des rapports interethniques, thèmes où ils ne comprennent rien du tout", a estimé M. Litvine.
A son avis, "il faut renouer un processus naturel, lorsque les gens s'expriment dans la langue qui leur semble la plus proche", a noté l'homme politique ukrainien.
Vendredi, le Parti des régions (progouvernemental) a lancé la collecte de signatures en faveur d'un référendum national sur le statut de la langue russe en Ukraine. Réagissant à cette initiative, le président ukrainien Viktor Iouchtchenko a appelé les forces politiques du pays à ne pas spéculer sur la "question de la langue".
Près d'un tiers de la population ukrainienne, surtout dans les régions russophones de l'Est, du Sud et en Crimée, estime que le russe est leur langue natale. D'une manière générale, le russe est parlé par un plus grand nombre d'habitants du pays encore, surtout dans les grandes villes industrielles.
