LE GRAND BUSINESS RUSSE SE REND EN AFRIQUE

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Selon la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, l’avenir de l’économie africaine dépend directement de la participation des grands bailleurs de fonds internationaux privés. Ils ont longtemps ignoré l’Afrique, mais aujourd’hui la tendance semble s’inverser. Des compagnies des Etats Unis, de Chine, de l’Inde et de plusieurs autres pays investissent activement dans l’économie du continent. La présence économique et financière de la Russie y est également de plus en plus visible. Il ne s’agit pas seulement des compagnies publiques, mais aussi du grand business privé, dont les programmes d’investissements en Afrique se montent à des centaines de millions de dollars….
Jusqu’à tout dernièrement encore on ne parlait dans ce contexte que de deux compagnies russes -« Les diamants de Russie » et « L’aluminium de Russie », écrit notre observateur Alexei Grigoriev. Une dizaine d’autres compagnies russes y sont aujourd’hui présentes également, et il ne s’agit pas seulement de l’élargissement de leur géographie, mais aussi de leur intégration dans différents secteurs économiques du continent. Les années 2OO6 et 2OO7 y ont marqué un tournant. Rappelons qu’en mai 2OO6 le président russe Vladimir Poutine a insisté dans son message à l’Assemblée fédérale sur la nécessité d’améliorer les rapports avec les pays africains, y compris au moyen de présence élargie dans leur économie. Ses visites en Afrique du Sud, en Angola et au Maroc, celles du chef du gouvernement russe, du ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov, idéologue d’une diplomatie économique active, et des responsables d’autres ministères et administrations dans ces pays et d’autres encore ont permis de jeter des ponts vers ce continent pour les hommes d’affaires russes. Elles ont contribué à l’établissement des rapports de coopération entre la Russie et plusieurs pays africains, stimulant les compagnies russes à développer leurs affaires sur le continent. Leur intérêt pour les ressources naturelles de l’Afrique est également dû à la nécessité objective de mettre en valeur de nouvelles sources de matières premières. Bien que le sous-sol de la Russie soit très riche, son industrie avait toujours eu besoin d’importer certaines types de matières premières minérales, y compris de l’Afrique, et ce besoin ira croissant. La Russie ne peut également rester en marge de la concurrence globale dans l’énergétique mondiale, ce qui explique l’attention de ses compagnies pétrolières et gazières pour les réserves d’hydrocarbures du grand continent, qui représentent 25% des richesses mondiales identifiées. Une autre circonstance, qui importe pour les pays africains eux-mêmes: la concurrence entre les principales compagnies énergétiques mondiales pour leurs réserves d’hydrocarbures permet à leurs pouvoirs de choisir parmi les prétendants ceux qui offrent les conditions de partenariat les plus avantageuses. Bref, le business russe, dont le business privé, a des intentions sérieuses en Afrique s’appuyant sur le soutien de l’Etat. A la mi-juillet, le Ministère des ressources naturelles de Russie a initié la création d’un Conseil de coopération internationale en matière de géologie et d’utilisation du sou-sol, engagent -outre les fonctionnaires des ministères concernés — des savants et des représentants des compagnies. Parmi les compagnies énergétiques, la priorité revient aux GAZPROM, ROSNEFT, LUKOIL et TATNEFT. Ainsi, LUKOIL s’est déclaré disposé à investir des sommes considérables dans la mise en valeur de nouveaux gisements pétroliers au Nigeria. La compagnie se propose de faire partie du consortium international pour acheter la grande raffinerie de pétrole à Port Harcourt d’une capacité journalière de 21O mille barils et de participer à la construction et au service des pipe-line nigérians. LUKOIL s’est aussi intéressé à la prospection des gisements pétroliers en Angola, en Namibie et en Côte d’Ivoire. Elle a été la première compagnie russe à réfléchir sérieusement à l’invitation de la Somalie. Fin août, l’ambassadeur somalien en Russie Mohammed Mohamoud Handoulé a déclaré que son pays avait l’intention de donner à LUKOIL et à GAZPROM l’accès complet de ses hydrocarbures. Selon les données préliminaires de la société « Zaroubej Géologie » ( basées sur les prospections de l’époque soviétique), les réserves de pétrole de la Somalie, concentrées sur son plateau continental, dépassent celles du Soudan, où les compagnies russes travaillent déjà activement. Mais les compagnies pétrolières ne sont pas les seules à s’intéresser à l’Afrique. Ainsi « Norilski Nickel », le plus grand producteur mondial de nickel et de métaux du groupe de platine, se propose d’investir dans la réalisation de ses projets africains près de 9OO millions de dollars. Le programme africain d’un autre groupe russe RENOVA est non moins impressionnant. Parmi ses projets- la production et l’enrichissement de l’uranium en Namibie pour en exporter une partie, notamment en Afrique du Sud. La Namibie y a déjà donné son accord. RENOVA a également l’intention d’investir dans la mise en valeur des grands gisements de manganèse dans le désert de Kalahari, en Afrique du Sud, qui est devenu le plus grand partenaire du business russe sur le grand continent. La coopération la plus prometteuse aura lieu dans le développement de l’énergie nucléaire de l’ Afrique du Sud, qui se propose de construire 2O tranches d’ici à 2O3O. La Russie est prête à participer à ce programme, évalué à 12O milliards de dollars, et ses chances semblent être bonnes. Une première exposition nationale de la Russie, engageant la participation d’un grand nombre de ses compagnies, aura lieu en novembre à Johannesburg. Compte tenu de l’intérêt manifesté non seulement par les milieux d’affaires sud-africains, mais aussi par de nombreux pays voisins de l’Afrique du Sud, on peut dire dès maintenant que cette exposition sera un grand stimulant pour le business russe en Afrique.
C’était un commentaire de notre observateur Alexei Grigoriev « Le grand business russe se rend en Afrique ». Vous pouvez le trouver également sur le site Internet du service français de la « Voix de la Russie » www. ruvr. ru
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