FCE: Berlin et Paris exhortent Moscou à ne pas dénoncer le traité

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Les ministres allemand et français des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier et Bernard Kouchner, ont exhorté lundi la Russie à ne pas ruiner le système d'accords et de traités internationaux sur les armements édifié après la fin de la "guerre froide".
BERLIN, 29 octobre - RIA Novosti. Les ministres allemand et français des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier et Bernard Kouchner, ont exhorté lundi la Russie à ne pas ruiner le système d'accords et de traités internationaux sur les armements édifié après la fin de la "guerre froide".

"Nous ne devons pas sous-évaluer la portée du contrôle des armements conventionnels et des relations entre les Etats. A cette occasion, l'intention de la Russie de suspendre unilatéralement le Traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE) nous préoccupe beaucoup. Une "érosion" de ce texte limitant le déploiement d'armes en Europe pourrait entraîner une nouvelle course aux armements et de nouvelles lignes de confrontation", lit-on dans la déclaration conjointe des chefs des diplomaties allemande et française, publiée dans les pages du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ).

Les diplomates évoquent les craintes des experts européens quant à l'éventuel retour de la "guerre froide" et exhortent à tout faire pour empêcher une réédition des conflits d'autrefois que tous considèrent comme réglés une fois pour toutes.

"Cela demande aujourd'hui de la souplesse de la part des parties, tout comme il y a près d'une vingtaine d'années. La suspension unilatérale du FCE, annoncée par le président Vladimir Poutine, peut entrer en vigueur le 12 décembre prochain, ce qui signifierait la fin du régime des accords et des traités", sont persuadés MM. Steinmeier et Kouchner.

Selon les ministres allemand et français des Affaires étrangères, si cela se produit, tous les Etats sur le continent européens seront perdants. "Aussi, appelons-nous le gouvernement russe à renoncer à suspendre le traité et à s'engager dans la voie des négociations, afin de préserver ses intérêts légitimes", lit-on dans l'article.

Le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe a été signé à Paris en 1990, soit une année avant la disparition de l'Union soviétique. Le Traité FCE établi des limitations vérifiables pour les troupes, les systèmes d'armements et le matériel de guerre sur le continent européen. La vérification de ces niveaux s'effectue au moyen d'échanges réguliers d'informations et de fréquentes inspections sur place.

Une variante rénovée du FCE, compte tenu des nouvelles réalités, a été signée en 1999 lors du sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Istanbul. Le FCE adapté devait être ouvert à l'adhésion de n'importe quel Etat européen membre de l'OSCE. Seulement quatre pays - la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine - ont ratifié le FCE "adapté".

La Géorgie et la Moldavie ont refusé de le ratifier, exigeant le retrait de leurs territoires des bases militaires russes conformément aux Accords d'Istanbul signés parallèlement à l'Accord d'adaptation du Traité FCE. Pour cette raison, les pays de l'OTAN bloquent toujours l'entrée en vigueur du FCE "adapté".

Après l'adhésion à l'Alliance de l'Atlantique Nord de toute une série d'Etats d'Europe de l'Est, le principe essentiel du Traité FCE concernant notamment la nécessité de garantir l'équilibre des forces sur le continent européen a perdu toute sa raison d'être. Le traité n'est maintenu que grâce à l'échange d'informations et d'inspections.

Le président russe Vladimir Poutine a proposé dans son message annuel à l'Assemblée fédérale (parlement) en avril dernier de déclarer un moratoire sur la participation de la Russie au Traité sur les forces conventionnelles en Europe tant que tous les Etats membres de l'Alliance de l'Atlantique Nord ne l'auraient pas ratifié et n'auraient pas commencé à l'appliquer. Il a rappelé que la Russie n'avait pas fait que ratifier le Traité FCE, mais qu'elle appliquait aussi à la lettre toutes ses dispositions.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a constaté que toutes les tentatives pour corriger la situation autour du Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe se heurtaient invariablement au refus catégorique des pays membres de l'OTAN de ratifier l'Accord d'adaptation du Traité FCE, en invoquant des arguments inconsistants.

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