A la mi-octobre, M. Lajcak a modifié le système de prise de décisions au Conseil des ministres du pays par un arrêté. Si auparavant les voix d'au moins deux représentants de chaque communauté ethnique de Bosnie-Herzégovine étaient nécessaires pour qu'une décision soit adoptée, à présent une seule voix suffit. Il a également modifié le système de scrutin au parlement. L'adoption d'une décision nécessitait auparavant les voix d'un tiers de tous les députés figurant sur la liste, maintenant, celles d'un tiers des députés présents à la session suffisent.
Ces innovations de M. Lajcak ont provoqué des réactions extrêmement négatives de la part de direction de la Republika Srpska (RS, entité serbe), appartenant à la Bosnie-Herzégovine et qui les a qualifiées de violation des principes des Accords de Dayton.
"Nous espérons que la crise provoquée par des actes imprudents et illégitimes du Haut représentant M. Lajcak sera surmontée sans que cela compromette les acquis de la communauté internationale en Bosnie-Herzégovine", a indiqué Sergueï Lavrov dans une conférence de presse à Ljubljana à l'issue de ses négociations avec le ministre slovène des Affaires étrangères Dimitrij Rupel.
Le chef de la diplomatie russe a souligné qu'il était "nécessaire d'éviter toute démarche qui soit contraire aux Accords de Dayton et vise à revoir ces accords si difficilement obtenus, qui permettent jusqu'ici de maintenir toutes les entités (des républiques faisant partie de la Bosnie-Herzégovine et de la Republika Srpska)".
Le président du Conseil des ministres de Bosnie-Herzégovine, le Serbe Nikola Spiric a présenté sa démission le 1er novembre dernier afin de faire baisser la tension politique en Bosnie-Herzégovine.
