Centrale nucléaire de Bouchehr: Bakou met des bâtons dans les roues de Moscou (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 23 avril - RIA Novosti. Les plans de la partie russe prévoyant l'achèvement la construction de la centrale nucléaire iranienne de Bouchehr d'ici septembre 2008 risquent de tomber à l'eau, constate mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Depuis près d'un mois (à savoir depuis le 29 mars), la douane azerbaïdjanaise interdit le passage d'un convoi automobile russe transportant des équipements calorifugés pour centrales nucléaires, en prétextant l'absence d'autorisation spéciale. Les experts n'excluent pas que ces événements aient des dessous politiques et expliquent la position de Bakou par sa volonté de faire preuve de loyauté à l'égard des Etats-Unis et de montrer sa force dans les relations avec Moscou.

Pour transporter via le territoire azerbaïdjanais les équipements nécessaires pour achever la construction de la centrale de Bouchehr, la société russe Atomstroyexport (entrepreneur général de la construction) doit présenter une autorisation spéciale, a déclaré mardi Natik Akhoundov, chef du service de presse du Comité national azerbaïdjanais des douanes.

La cargaison a été enregistrée d'avance conformément à toutes les procédures douanières russes et internationales nécessaires, a assuré la porte-parole d'Atomstroyexport Irina Essipova, exprimant son étonnement à ce sujet.

Les experts n'excluent pas non plus que ce nouveau problème puisse entraîner un nouvel ajournement de la mise en exploitation de la première centrale nucléaire iranienne (initialement, Moscou proposait de la mettre en exploitation dès 1999).

En février dernier, Atomstroyexport a fourni du combustible nucléaire destiné au premier chargement du réacteur et annoncé que les essais avec combustible devraient débuter en juillet-août dans le cadre des travaux de mise en service, en vue de préparer la mise en exploitation de la centrale en septembre.

Natalia Sviridova de 2K Audit - Delovye konsoultatsii estime que le blocage de la cargaison avait des raisons purement techniques: "A l'heure actuelle, alors que les autorités azerbaïdjanaises ont cité la raison concrète de cette mesure, la direction dans laquelle il faut agir pour remédier à la situation est enfin claire. La question sera sans doute réglée dans les plus brefs délais".

Cependant, le directeur général de la compagnie FinExpertiza Agvan Mikaelian voit également des motifs politiques dans la décision de Bakou. La récente levée des sanctions russes contre l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud ne peut que mettre Bakou sur ses gardes, car il a lui-aussi, avec le Haut-Karabakh, le même genre de problème, explique l'expert. En retenant une cargaison revêtant une importance politique pour la Russie, l'Azerbaïdjan essaie de montrer quelles conséquences pourrait avoir un changement de la position russe à l'égard de la question karabakhe.

En outre, ajoute Agvan Mikaelian, l'Azerbaïdjan fait ainsi preuve d'une certaine loyauté envers les Etats-Unis qui sont extrêmement sensibles au programme nucléaire iranien.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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