Khodorkovski: Poutine n'exclut pas la libération anticipée

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Le premier ministre russe Vladimir Poutine a jugé possible samedi la libération anticipée de Mikhaïl Khodorkovski, ex-PDG du groupe pétrolier Ioukos condamné à huit ans de prison, à condition que la législation russe subisse des modifications nécessaires.
MOSCOU, 31 mai - RIA Novosti. Le premier ministre russe Vladimir Poutine a jugé possible samedi la libération anticipée de Mikhaïl Khodorkovski, ex-PDG du groupe pétrolier Ioukos condamné à huit ans de prison, à condition que la législation russe subisse des modifications nécessaires.

"Si nos lois le permettent, il n'y aura aucun obstacle", a-t-il déclaré dans une interview publiée samedi par le quotidien français Le Monde, interrogé sur la possibilité d'un allégement de la peine ou d'une amélioration des conditions de détention de l'ex-patron de Ioukos.

Selon M. Poutine, c'est le président Dmitri Medvedev, son successeur, qui devrait prendre cette décision en toute indépendance et en conformité avec la loi russe.

"Comme moi auparavant, il doit s'appuyer sur la législation. Lui et moi avons fait les mêmes études universitaires à la faculté de droit de Saint-Pétersbourg. Nous avons eu de très bons professeurs, qui nous ont administré un vaccin: le respect de la loi", a-t-il souligné.

"Je connais M. Medvedev de longue date. Il va respecter la loi, il l'a d'ailleurs dit à plusieurs reprises publiquement", a rappelé M. Poutine.

La législation russe permet d'améliorer les conditions de détention, mais les détenus devraient eux-mêmes satisfaire aux obligations prévues par la loi, a-t-il déclaré.

M. Poutine a rappelé qu'à l'époque certains "capitaines" de l'économie russe, dont Mikhaïl Khodorkovski, se voyaient refuser des visas aux Etats-Unis en raison de leurs liens présumés avec la mafia.

"Soulager son existence en prison, ne serait-ce pas faire deux poids deux mesures? La lutte pour les privilèges a toujours existé et existera toujours. La Russie n'est pas un cas unique. Nous nous sommes efforcés de tenir à distance égale les représentants du monde des affaires, plutôt avec succès me semble-t-il", a-t-il affirmé.

Selon le premier ministre russe, Mikhaïl Khodorkovski a fini par obtenir son visa américain contrairement à certains autres entrepreneurs, dont le magnat de l'aluminium Oleg Deripaska.

"J'ai demandé à mes collègues américains s'ils avaient des raisons de ne pas lui délivrer de visa. S'ils ont des documents sur des activités illégales, qu'ils nous les donnent: nous les exploiterons. Ils ne nous donnent rien, ne nous expliquent rien et lui interdisent l'entrée", a-t-il argumenté.

"Concernant M. Khodorkovski, a poursuivi M. Poutine, le problème n'est pas dans ses voyages à l'étranger, mais dans le fait que la loi a été enfreinte à plusieurs reprises et brutalement. Il a été établi par la justice que le groupe dont il faisait partie a commis des crimes contre des personnes, et pas seulement de nature économique. Ils ont tué plus d'un homme. Une telle lutte concurrentielle est intolérable, et nous allons bien sûr y mettre fin par tous les moyens."

Mikhaïl Khodorkovski, ex-patron du groupe pétrolier en redressement judiciaire Ioukos, a été condamné en 2005 à huit ans de prison pour escroquer et évasion fiscale à grande échelle. Une nouvelle enquête judiciaire a récemment été ouverte contre M. Khodorkovski, désormais soupçonné d'avoir blanchi plus de 25 milliards de dollars entre 1998 et 2004. L'homme d'affaires rejette toute responsabilité en s'estimant victime de "poursuites politiques".

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