ABM: la Pologne est plus intéressée par l'argent que par la sécurité européenne (député russe)

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Le refus de la Pologne d'accueillir sur son territoire des éléments du bouclier antimissile américain signifie que Varsovie espère obtenir des conditions de déploiement plus avantageuses, a déclaré le président du comité de la Douma pour les Affaires internationales, Konstantin Kossatchev.
MOSCOU, 4 juillet - RIA Novosti. Le refus de la Pologne d'accueillir sur son territoire des éléments du bouclier antimissile américain signifie que Varsovie espère obtenir des conditions de déploiement plus avantageuses, a déclaré le président du comité de la Douma pour les Affaires internationales, Konstantin Kossatchev.

Vendredi, le premier ministre polonais Donald Tusk a fait savoir le désaccord de Varsovie face au projet d'installer une base d'antimissiles en Pologne aux conditions proposées par Washington, mais également la volonté de poursuivre le dialogue avec les Américains sur ce problème.

"Pour autant que je comprenne, personne ne met en doute un éventuel déploiement de systèmes d'ABM en Pologne. La discussion porte sur les conditions, à quel point celles-ci profiteront à Varsovie. Je ne pense pas que l'histoire touche à sa fin. Les négociations se poursuivront et ce refus ne sera pas le dernier", a souligné l'homme politique russe.

Selon M. Kossatchev, la Pologne demande à Washington 20 milliards de dollars pour rééquiper sa défense nationale. Quant aux Etats-Unis, ils proposent 10 fois moins, 200 millions.

"Pour eux (les Polonais), ce n'est pas suffisant. Je pense que l'argent joue le rôle principal dans cette question, et cela n'a rien à voir avec la sécurité en Europe", a déclaré le parlementaire.

S'agissant de la position de Moscou sur l'ABM américain en Europe de l'Est, le président du comité des affaires internationales de la Douma a dit qu'"un défi identique a été jeté à tout le monde" et que la Russie, comme de nombreux autres pays, était préoccupée par la situation en Iran et Corée du Nord.

"Mais nous sommes également sûrs qu'un système universel de sécurité doit être mis en place", a noté le député.

M. Kossatchev a rappelé les initiatives russes sur cette question. Moscou avait proposé d'utiliser les radars de Gabala et d'Armavir pour éviter la création de moyens de frappe en Pologne et d'un radar en République tchèque. Il avait également été proposé de créer un centre d'échange d'informations sur les tirs de missiles à Moscou et un centre analogue dans l'une des capitales européennes, par exemple, à Bruxelles.

"Malheureusement, les Etats-Unis ont rejeté cette proposition. Rien d'étonnant à ce que les projets américains de déploiement des systèmes de défense antimissile en Pologne, République tchèque et Lituanie suscitent notre préoccupation", a-t-il souligné.

Les Etats-Unis projettent de déployer dix missiles intercepteurs en Pologne et un radar en Tchéquie sous prétexte de se protéger contre une menace balistique supposée de la part de l'Iran. La Russie craint que ces systèmes ne puissent être utilisés pour porter atteinte à sa sécurité.

Varsovie espère qu'en échange de sa permission d'accueillir la base d'ABM sur son territoire les Etats-Unis accorderont à la Pologne une assistance massive à la modernisation de son armée.

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