Revue de la presse russe du 25 mars

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Moscou attend le redémarrage des relations russo-américaines pour mettre au point sa stratégie de sécurité nationale

L'adoption du projet de "Stratégie de sécurité nationale de la Russie à l'horizon 2020" a été ajournée hier au dernier moment, lit-on mercredi dans le quotidien Kommersant.

Le Kremlin et le Conseil de sécurité de Russie l'expliquent par des "problèmes purement techniques". Certains auteurs de la "stratégie" ont cependant déclaré que Moscou avait décidé de reporter l'adoption à la rencontre de Dmitri Medvedev et de Barack Obama afin de formuler les objectifs extérieurs russes compte tenu des résultats du "redémarrage" des relations avec Washington.

Le projet, qui avait été examiné à la fin de décembre dernier au cours d'une rencontre avec les membres de l'Académie des sciences de Russie, a cité des adversaires les plus probables de Moscou. Bien que ces derniers n'aient pas été appelés par leurs noms, il était absolument clair quelle puissance mondiale créerait le plus d'ennuis. Il est donc possible que le Kremlin ait au moins décidé d'ajourner l'adoption et la publication de la stratégie "antiaméricaine", compte tenu des futures négociations des présidents russe et américain, qui se dérouleront au début d'avril dans le cadre du sommet du G20 à Londres.

"J'admets que la décision de reporter l'adoption de la stratégie s'explique par le commencement du dégel des relations russo-américaines", a expliqué au Kommersant Rouslan Grinberg, directeur de l'Institut d'économie de l'Académie des sciences de Russie et un des auteurs du document. "On ne sait toujours pas au juste quelles seront les relations des leaders russe et américain. Il est probable que leur rencontre d'avril offrira de nouvelles possibilités. C'est pourquoi la décision d'ajourner l'adoption de la stratégie est tout à fait raisonnable".

Une autre raison importante du renoncement à l'adoption de ce document qui avait exigé tant d'efforts de la part du secrétaire du Conseil de sécurité et l'ancien chef du Service fédéral de sécurité Nikolaï Patrouchev, est, selon M. Grinberg, la nécessité de "prendre en considération les réalités de la crise financière mondiale". La version du texte, qui avait été discutée avec les académiciens, a fait preuve d'une analyse trop superficielle de l'état actuel de l'économie russe. Elle a constaté, par exemple, que "la Russie avait surmonté les répercussions de la crise systémique politique et socio-économique de la fin du XXe siècle" et " avait arrêté la chute du niveau et de la qualité de vie des citoyens russes". Compte tenu de l'état actuel des choses, de telles assertions semblent trop optimistes.

Vremia novosteï

Gaz: Bruxelles transforme l'Ukraine en polygone d'expérimentation

La reprise du conflit autour des livraisons de gaz russe en Union européenne via l'Ukraine s'inscrit dans la logique du conflit de janvier entre Kiev et Moscou, lit-on mercredi dans le quotidien Vremia novosteï.

L'interruption sans précédent de l'alimentation en gaz de l'UE était à l'époque un cadeau inattendu pour la Commission européenne, qui tentait depuis longtemps de forcer les capitales de l'Union européenne à partager avec elle leurs compétences dans le domaine énergétique.

Les événements du janvier 2009, où le conflit gazier russo-ukrainien avait porté préjudice à tous les clients européens de Gazprom, ont fourni à la Commission européenne un argument concluant. Aujourd'hui, elle a envie donc d'aller plus loin.

Pour Moscou, la déclaration sur la modernisation du système ukrainien de transport de gaz revient à l'évincer de la gestion de ce réseau gazier. Plus important encore: Bruxelles tente d'imposer à l'Ukraine des principes énergétiques qui ne marchent pas sur le marché européen: l'accès concurrentiel aux réseaux et aux entrepôts, ainsi que l'indépendance du transporteur à l'égard du producteur. La Commission européenne voudrait transformer l'Ukraine en polygone d'expérimentation afin de mettre au point les principes du marché énergétique européen, que Bruxelles tente de créer.

La déclaration est presque impossible à concrétiser. L'activité de la Commission européenne ne plaira à aucun des grands pays membres, qui, comme par le passé, n'ont guère envie de partager leurs compétences. Les grandes compagnies seront encore plus inquiètes, car elles sont responsables de la planification à long terme de l'alimentation en énergie et considèrent donc la stabilité des relations comme une valeur essentielle. De plus, Kiev a montré ces dernières années qu'il était un partenaire si "fiable", que personne ne peut plus compter sur la stabilité des contrats.

De telles initiatives reflétant une lutte tactique au sein de l'Union européenne, ne contribuent pas à la résolution des problèmes réellement compliqués de la sécurité énergétique, mais démontrent au contraire une absence d'approche stratégique. Le succès n'est possible que si les eurocrates prennent en considération que le complexe énergétique européen "du gisement à la plaque d'une cuisinière" constitue un organisme uni, qu'il faut "traiter" d'une manière cohérente et pas sélective.

Par Fedor Loukianov, analyste politique

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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