La croissance russe bridée par la corruption (expert)

S'abonner
NOVOSSIBIRSK, 29 juin - RIA Novosti. En temps de crise, l'économie russe n'a pas imité le modèle de sa voisine chinoise en raison de la corruption qui mine le libre-commerce, a estimé l'ex-directeur du Service fédéral russe pour les marchés financiers Oleg Viouguine, aujourd'hui PDG d'une importante banque d'affaires.

"Si l'économie russe était suffisamment compétitive et que l'on mettait en place de sérieux garde-fous contre la corruption, la croissance russe aurait atteint 10-12% juste avant la crise, et non 7-8%. Les transactions sont minées par la corruption, ce qui a empêché à l'économie de connaître le +phénomène chinois+ se traduisant par une croissance positive en temps de crise", a indiqué l'expert lundi lors d'une visioconférence organisée par RIA Novosti.

Selon lui, la corruption, ce sont des impôts qui passent à côté du Trésor public et génèrent un manque à gagner pour le budget fédéral, tout en exerçant une influence négative sur les affaires.

"Bien sûr, cela concerne dans l'ensemble des entreprises moyennes. Les grandes compagnies, elles, se sont déjà adaptées à cette situation. Les dépenses générées par les pots-de-vin rendent l'économie impuissante (...). La production russe n'est pas concurrentielle par rapport à celle des autres économies", insiste M. Viouguine.

L'expert estime que le "fardeau" constitué par les pots-de-vin, ajouté aux impôts, force les compagnies à abandonner un comportement actif pour se réfugier dans la passivité.

"Cela vaut aussi pour les investisseurs étrangers. Regardez les conditions imposées par les fonctionnaires russes à IKEA qui souhaite ouvrir des magasins dans les régions", poursuit-il.

"Cette situation détruit le milieu légal de l'activité des compagnies et met à néant leur équilibre financier", conclut M. Viouguine.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала