QUI VA PROFITER DE LA DIVISION DU KOSOVO

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Le premier-ministre de la République serbe de Bosnie Milorad Dodik a proposé sa variante de résolution du problème de Kosovo. Il propose aux autorités albanaises du Kosovo de rendre le Nord du territoire à la Serbie pour une paix durable avec Belgrade. En même temps Dodik avoue que la division du territoire est aussi mal vue par Pristina que par Belgrade. En Serbie cette variante est rejetée par les autorités, la majorité de la population et l’église, qui considèrent tout le Kosovo comme partie intégrante de la Serbie.
La déclaration de Dodik est digne de remarque parce que Dodik est devenu premier politicien serbe ouvertement appelant à séparer le nord du Kosovo du reste du territoire habité par deux millions d’Albanais. Mais cette idée ne date pas d’aujourd’hui. La première fois qu’on a évoqué cette idée, c’était encore avant 2008, donc avant la proclamation de l’indépendance par le parlement du Kosovo. Les propos d’Elena Guskova, chef du Centre des études balkaniques.
L’idée de séparer le Kosovo de la Métochie existe depuis longtemps. Elle était proclamée encore dans les années 60 par le célèbre écrivain serbe Dobrica Ćosić. Celui-ci a même dessiné les cartes de délimitation du Kosovo pour que la zone serbe abrite le maximum possible des monastères. L’idée n’a pas reçu de soutien à l’époque. Aujourd’hui chaque partie défend fermement les points de vue diamétralement opposés : les uns défendent l’indépendance, les autres disent que c’est un territoire serbe. Bien évidemment, il est difficile de trouver un compromis.
En ce qui concerne Belgrade, il aura du mal à céder à ce projet, estime Georgi Engelgardt, expert de l’Institut de la religion et de la politique.
Tous les lieux saints et les monuments qui font du Kosovo un objet aussi important pour la Serbie se trouvent plus au sud. Et puis, une partie importante de la population serbe habite au sud. Tout cela se trouve en Kosovo, en Métochie et dans encore une enclave au sud du Kosovo. L’échange du nord contre l’abandon du reste est pour Belgrade très problématique.
En ce qui concerne Moscou, elle a déjà exprimé son opinion sur l’intégrité du Kosovo encore en été 2007. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov a alors dit qu’une division du territoire était acceptable si elle était soutenue par Belgrade et par la population albanienne du Kosovo. Mais peu après venait l’indépendance du Kosovo et l’idée de son division passait au second plan. Le dialogue entre Belgrade et Pristina n’a pas été renoué depuis lors.
Mais il y a des chances que leurs représentants auront malgré tout à se mettre à la table des négociations. Le 20 mars la Slovénie abrite une conférence consacrée aux perspectives de l’entrée des pays balkaniques dans l’Union européenne. Cette conférence doit montrer, qu’est-ce qui prévaut dans les relations de Belgrade et de Pristina – le désir de rejoindre la communauté européenne ou de défendre les préjugés réciproques.
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