Une liaison ferroviaire relie la capitale finlandaise Helsinki à Saint-Pétersbourg. Dimanche, le train rapide Allegro produit par la société française Alstom a commencé à circuler entre les deux villes.
A bord du premier train parcourant le
trajet Helsinki-St.-Pétersbourg, il y avait la présidente
finlandaise Tarja Halonen, les chefs des chemins de fer des deux
pays, Vladimir Iakounine et Mikael Aro, puis des journalistes, des
cheminots et des spécialistes. Le premier ministre russe, Vladimir
Poutine est monté à bord du train à la gare de Vyborg, en Russie.
Il a noté qu'en Russie on attendait avec impatience la réalisation
du projet et qu'il était content que tout soit réussi. Voici quelques
commentaires du président de RZD, Vladimir Iakounine :
« Nous,
les Finnois et les Russes, nous avons dû investir beaucoup d'argent pour
moderniser la voie et l'adapter à une circulation rapide qui peut
atteindre sur certains segments du trajet 220 km/h ».
La Russie possède déjà une expérience de la circulation rapide dans les chemins de fer. Depuis l'année dernière, les trains Sapsan ont commencé à circuler entre Moscou et St.-Pétersbourg. Aujourd'hui, ils circulent également entre Moscou et Nijni Novgorod.
Quant à Allegro, il va parcourir en 3 heures la distance qui sépare St.-Pétersbourg de Helsinki. Jusqu'alors la durée du trajet excédait 6 heures. Les 7 voitures du convoi vont transporter 352 passagers. Il y a des voitures de classe business qui permettent de mener les rencontres d'affaires et les conseils en marche. Il y a aussi des places pour les handicapés et les passagers avec animaux de compagnie. Il y a une salle de conférence, une voiture-restaurant, un bureau de change et un espace de jeux pour enfants. Toutes les voitures du train seront « non-fumeur ». Les formalités de douane et de passage de la frontière seront accomplies en marche.
Ces trains créés sur le modèle des trains circulant actuellement en Finlande auront une suspension pendulaire ce qui rendra leur marche souple et douce. Ils auront un double système d'alimentation électrique et des systèmes de sécurité et d'alarme. La mise en place des Sapsan et des Allegro n'est que la première étape de la conquête des trains à grande vitesse rapide dans les chemins de fer russes. Voici les commentaires de Vladimir Poutine:
« A cet égard, il y a une idée de corriger le programme de construction des réseaux des chemins de fer pour assurer un transport plus rapide des passagers vers les endroits où se dérouleront les matchs de la Coupe du monde. Il existe déjà de tels trajets Moscou-St.-Pétersbourg et Moscou-Nijni Novgorod. On pourra en créer encore jusqu'à Kazan, Samara, Oulianovsk et Volgograd. Ce sera le développement de l'infrastructure de toute la partie européenne de la Russie ».
En fait, il s'agit d'une tendance générale dans le transport ferroviaire et tôt ou tard toutes les grandes nations vont s'engager sur cette voie. Aujourd'hui cinquante pour cent de la population urbaine dans le monde habite dans les grandes mégalopoles. Les constructeurs des trains rapides développent une concurrence farouche. Les Français sont leaders avec le train de la société Alstom qui avait atteint la vitesse de 574,8 km/h. Le train Velaro de la société Siemens atteint les 300 km/h entre Madrid et Barcelone tandis que les autres trains du constructeur allemand depuis une vingtaine d'années parcourent l'Allemagne et les pays voisins à une vitesse de 320 km/h.
Les Canadiens tentent de ne pas prendre du retard. Leur train développe une vitesse jusqu'à 360 km/h mais il n'a pas encore été mis en exploitation commerciale. Les Japonais sont aussi bien placés avec leurs trains circulant à 300 km/h. A la même vitesse les trains traversent l'île Taïwan d'un bout à l'autre en 90 minutes.
L'Argentine veut construire la première voie ferroviaire en Amérique latine, de Buenos-Aires à Cordoba. Les Brésiliens projettent une voie ferroviaire de 400 km de long, reliant Rio-de-Janeiro à San-Paolo. Les mêmes plans sont discutés au Maroc, en Algérie, dans les Emirats Arabes Unis et en Arabie saoudite. La Chine rejoint activement la compétition ferroviaire, en empruntant les technologies japonaises et allemandes. Dans les prochaines décennies la Chine veut créer des voies rapides reliant le pays avec le Myanmar, la Cambodge, le Laos, le Viêt-Nam et la Thaïlande.
