Nicolas d’Ouleïma

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Dans la région de Iaroslavl il existe beacoup de petits sites pittoresques et paisibles. Le plus agréable de tous est peut-être dans les environs du monastère Saint-Nicolas à 12 kilomètres d’Ouglitch sur la route de Rostov.

Dans la région de Iaroslavl il existe beacoup de petits sites pittoresques et paisibles. Le plus agréable de tous est peut-être dans les environs du monastère Saint-Nicolas à 12 kilomètres d’Ouglitch sur la route de Rostov. Une route bordée de bouleaux passe entre des champs jaunissants, des maisonnettes en bois dispersées sur les collines et la rivière Ouleïma avec ses eaux limpides et ses rives couvertes de roseaux. Près de la rivière – des petites maisons de bains dont les bancs en tilleul répandent un parfum admirable. Les tilleuls poussent sur une petite colline verte, et derrière le rideau des arbres on distingue les murs du monastère Saint-Nicolas et les coupoles de ses églises. Le tilleul est un arbre qui vit longtemps et les plus vieux d’entre eux rappellent sans doute l’odeur âcre de la poudre et la fumée des incendies, les fusillades et le grondement des explosions. En effet, un des épisodes les plus sanglants de l’invasion polonaise s’est déroulé au monastère.

Le monastère fut fondé en 1400 et il devait servir de «sentinelle» sur la route d’Ouglitch. On creusa un fossé, on dressa un rempart et on construisit des murs de chêne. En 1608 Jan Sapieha s’apprêtait à la prendre d’assaut, mais les quelques dizaines d’archers, de moines et les paysans des villages avoisinants qui s’étaient réfugiés à l’abri derrière ses murs n’avaient nullement l’intention de céder sans résistance. Ils désirèrent de lutter jusqu’à la mort et même le supérieur du monastère prit les armes malgré son grand âge. Pendant plusieurs jours les assaillants furent repoussés avec violence. Ils réussirent, cependant, à s’introduire dans le monastère en feu, mais ses défenseurs s’étaient réfugiés dans la cathédrale. Ils résistèrent encore et luttèrent avec courage jusqu’à l’écroulement des murs et des voûtes. Tous périrent avec leurs femmes et leurs enfants. Et des témoinsracontèrent que les gémissements qui venaient de sous les décombres durèrent plus d’un jour après la fin des combats.

En 1675 la cathédrale Saint-Nicolas fut reconstruite sur les fondements de l’ancien bâtiment. L’église de la Présentation de la Vierge qui avait moins souffert au temps de l’assaut fut complètement remaniée 20 ans plus tard. Avec ses cinq coupoles la cathédrale est basse et trapue dans le style de l’architecture de Iaroslavl de la deuxième moitié du 17e siècle. A l’interieur les fresques sont masquées par des peintures plus tardives et doivent être mises à jour. L’église de la Présentation de la Vierge est plus intéressante que la cathédrale. Elle se dresse sur un soubassement elevé, élégante et racée. Ses façades sont découpées par des contreforts plats. Le tambour surmonté d’une coupole a été exécuté à la façon du 17e siècle. La partie de l’église ou se trouve l’autel est circulaire, forme qui se rencontre très rarement. A l’Est on ajouta le Réfectoire et au-dessus de ce dernier un campanile à arcades terminé par une pyramide octogonale percée de fenêtres-ouies. Les Appartements sont adjacents à la façade Nord : le perron d’apparat a deux accès, desescaliers sur des arcs-rampants avec des caissons rectangulaires sur le parapet. Aussi bien dans l’église Saint-Nicolas que dans l’église de la Présentation de la Vierge, il est difficile de déterminer quel est l’apport du 16e siècle et quel est celui du 17e. A l’heure actuelle ces monuments sont en cours de restauration.

L’église dessus-de-porte de la Trinité, la troisième, date du debut du 18e siècle et a été remaniée à plusieurs reprises. L’enceinte du monastère remonte à la même époque. Elle n’avait aucune valeur défensive. Ses tours peu élevées, rondes, octogonales ou carées, décorées de pilastres et de panneaux avec des applications de faïence, nous parlent du bon goût et du talent de ses auteurs.

Dans cette émission du cycle « Le français ici et ailleurs » nous avons visité aujourd’hui le site russe pittoresque de Nicolas d’Ouleïma.

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