Le charme discret d'une star

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La star du rock britannique le légendaire Sting est de retour en Russie. Le célèbre musicien sera accueilli le 25 juillet à Moscou par 25 000 spectateurs à son concert dans « l'Olympique ». Demain, 27 juillet, le show de Sting « Back to bass » fera escale à Saint-Pétersbourg.

Une salle de maquillage tapissée, une pièce spéciale pour méditer, une nappe de lin sur la table de banquet et au moins une plante verte. Ces exigences quotidiennes plus que modestes du rider de la star sont satisfaites depuis longtemps par les organisateurs russes des concerts de Sting. Il  a visité la ville de Kazan sur la Volga et il est apparu tantôt avec un band-rock, tantôt avec un orchestre symphonique. Cette fois-ci il est accompagné par sa propre « quintette de rock » composée d’un guitariste, un tambour, une touche, une vocaliste et un violoniste. Sting prendra dans ses mains sa guitare basse connue, une guitare de la marque Fender, qui fait l’objet des rêves de presque tous les rockers et chantera. La set liste promet les meilleures compositions créées par Sting depuis 25 ans de sa carrière solo, et de plus les meilleurs hits de son premier groupe connu dans le monde entier : The Police.

De mauvaises langues affirment que les plus grands rock musiciens viennent en Russie chercher seulement les honoraires, dont le montant en Russie est fou en comparaison avec les autres pays. Loin de tenter de renverser cette image lors d’une interview au canal russe Sting répond quand même à la question pourquoi il tend aux russes :

« La Russie est un pays qu’il est très intéressant de revisiter. J’aime Saint-Pétersbourg, j’aime Moscou et je voudrais donner plus de concerts dans d’autres villes. Pour moi il y reste toujours un petit mystère, de la mystique, et cela me plaît énormément. Visiter un pays, particulièrement la Russie qui a été fermée pendant plusieurs années, cela m’attire extrêmement. Certes, nous sommes payés pour qu’on revienne là encore une fois. Mais vous le savez, je dis toujours : J’ai un travail que je ferais même gratuitement. Les Russes réagissent très bien à mes concerts parce qu’ils ne les perçoivent pas comme l’être. Ils constituent pour eux plutôt une sorte de liberté et signifie toujours la libération. Et cette sensation est très forte ».

Enseignant d’anglais, bouddhiste et chef du Fonds de la protection des forêts tropicales Sting ne renonce pas à chanter aux soirées privées pour les riches russes. Par exemple, pendant l’anniversaire du fils d’un oligarque.

« Oui, j’y ai chanté se souvient-il. Il y a quelques années j’ai chanté lors d'une fête d’anniversaire. J’ai accepté parce que tout d’abord je suis curieux. Après, je crois à la force de la musique. Je crois qu’il est possible de faire germer dans la conscience humaine les grains des problèmes qui sont importants pour toi : les Droits de l’Homme, notre attitude envers l’environnement. Ces graines ne portent pas tout de suite leurs fruits, mais tu peux jouer pour quelqu’un qui a ses 15 ans aujourd’hui, et qui pourrait faire partie de la classe politique – la classe décidante, ainsi cette graine espérons-le, portera ses fruits ».

La carrière russe de Sting n’est pas imaginable sans sa chanson la plus célèbre pour les Russes « Russians ». A vrai dire, la chanson n’a pas écrite par Sting même : l’auteur de la musique est un classique russe du 20ème siècle Serguey Prokofiev. De l’avis du musicien, « piquer un morceau musical à Prokofiev est scandaleux, mais dans le contexte précis c’était correct ». Cela fait déjà plus de 30 ans que Sting s’explique sur le contexte, parce que dans le refrain de la chanson résonnent les paroles : « J’espère que les Russes aiment aussi les enfants ». Jusqu’à présent cette ligne vexait certaines personnes.

« J’ai écrit cette chanson au début des années 80, dit Sting. Il s’agissant de la dégradation de la Guerre froide, c’était l’époque des guerres de Reagan, quelque chose de magique, ce qui aurait dû nous protéger, nous suivions le héros de Rambo qui criblait de ses tirs les Russes en Afghanistan, et j’ai voulu exprimer ce qui était contraire. Hors du contexte historique la chanson paraît un peu bizarre, parce que la Russie présente est ouverte à l’Occident et vice versa. C’est pourquoi je ne chante pas cette chanson sans explications. Mais si elle vexe toujours quelqu’un, je devrais en trouver de meilleures ».

Tout de même, la Russie abrite probablement le public le plus reconnaissant de Sting. Lui, il le ressent et explique comme un gentleman l’amour des fans par la force magique de l’art : « Je suis certain, dit-il, qu’on créait de la musique dans les grottes où on habitait il y a 50 ans. De nouvelles technologies permettant de jouer pour 100 000 personnes représentent un phénomène nouveau. Mais les sensations sont pareilles, les mêmes qu’autrefois : la musique nourrit nos âmes, nous avons besoin d’elle pour exprimer quelque chose d’éphémère, d’indescriptible, de mystérieux... ». /L

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