L'Espagne : zone d’ombre de l’Union Européenne

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Le chômage officiel en Espagne touche déjà un quart de la population active du pays. Mais on ne voit pas de marches journalières de millions de chômeurs. Les sièges du gouvernement central et des autorités régionales ne sont pas pris d’assaut par les foules de gens tombant d’inanition. Les experts parlent de paradoxe économique de la société espagnole contemporaine, qu’on doit expliquer par le travail au noir des Espagnols.

Selon les résultats des sondages, des responsables de la direction générale des Impôts d’Espagne se plaignent que les Espagnols sont au courant de la fraude fiscale généralisée, voire la justifient.

Les nombreux Espagnols qui ne payent pas d’impôts constituent la base de l’économie souterraine du pays, indique une étude de Friedrich Schneider, professeur d’économie à l’Université Kepler en Autriche. Il est difficile d’imaginer la situation en Espagne, si près de six millions de sujets espagnols, soit 25 % de la population active, étaient en effet au chômage. De ce fait, le travail au noir ne doit pas être toujours vu comme un mal. Cela ne représente qu’une partie de l’économie nationale, qui aide les gens à subsister. Sans sa composante souterraine l’Espagne aurait depuis longtemps sombré.

La question liée au caractère bénéfique des activités parallèles est assez controversée, a dit dans un entretien à La Voix de la Russie le directeur du Centre de l’étude du crime organisé dans l’économie auprès de l’Université russe du commerce et de l’économie, le professeur Iouri Golik.

« Je ne raisonnerais pas de cette façon car cela est avantageux, parce que les gens ont un emploi quel qu'il soit. Ils gagneraient plus et vivraient mieux en travaillant légalement. Mais dans ce cas il est nécessaire de changer radicalement le système fiscal, celui des finances, beaucoup d’autres choses. Une bonne partie des chômeurs officiellement enregistrés travaillent quand même. Mais au noir. Tous les pays européens méridionaux cherchent à montrer que le volume de l’économie souterraine ne dépasse pas chez eux 1/5, au maximum ¼ du PIB. En réalité nous voyons que cette proportion est plus importante. De combien ? Ceci est pratiquement impossible de déterminer ».

La direction générale espagnole des Impôts, évalue le travail au noir à 23 à 26 % du PIB national et chiffre les capitaux illégaux à 245 milliards d’€. Entre temps, l’économie souterraine prend des formes toujours nouvelles en Espagne. Tous ces systèmes illégaux sapent davantage l’économie espagnole, en la soustrayant progressivement et partiellement au contrôle des autorités officielles. /L

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