La Russie cherche à soustraire Gazprom aux lois énergétiques de l'UE

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Le 3ème paquet énergétique de l’UE prescrit au holding public gazier russe Gazprom d’assurer l’accès des compagnies tierces à la moitié de sa infrastructure de transport de gaz en Union Européenne.

Le 3ème paquet énergétique de l’UE prescrit au holding public gazier russe Gazprom d’assurer l’accès des compagnies tierces à la moitié de sa infrastructure de transport de gaz en Union Européenne.

Le problème est que l’accès d’éventuelles compagnies aux capacités de transport de gaz naturel de Gazprom soulève la question de sa rentabilité. Voici ce que dit Sergueï Pikine, directeur du Fonds de développement énergétique :

« Si Gazprom donne accès à son réseau, cela diminuera la rentabilité des ventes et du projet. Oui, lorsque Gazprom rentrera dans ses frais, on pourra parler de l’application du 3ème paquet énergétique. Mais à présent je négocierai avec l’UE sinon l’annulation, sûrement un certain délai ».

Il y a encore un moyen : attribuer aux gazoducs qui traversent tel ou tel autre pays le statut de projet national. Or lors de l’élaboration du document on ne pensait pas à des gazoducs aussi géants que ceux des russes, indique le directeur du Fonds de développement énergétique Sergueï Pikine :

« Ces dernières décennies on n’a mis en service dans l’UE rien de comparable au Nord Stream, ni au South Stream. Le troisième paquet énergétique ne prévoit pas en conséquence desprogrammes d’investissements et de projets aussi importants ».

Dans certains pays Gazprom a déjà obtenu un soutien. La Bulgarie et la Hongrie ont attribué le statut de projet national au gazoduc South Stream. Une décision similaire est préparée par la Serbie. La chancelière allemande Angela Merkel a promis au président russe Vladimir Poutine qu’elle préconiserait l’exploitation à 100 % par Gazprom des capacités de transport du South Stream, en cas où il n’y aura pas de fournisseurs alternatifs de gaz naturel. Et il n’y en aura pas. Du moins on n’en voit pas au Fonds russe de sécurité énergétique nationale. Le chef du département analytique du fonds Alexandre Passetchnik considère qu’on oblige Gazprom à donner accès à ses capacités de transport à des acteurs qui n’existent pas :

« Il y a des raisons de croire que Gazprom obtiendra gain de cause car on l’oblige à réserver 50 % de ses capacités à des fournisseurs de gaz qui n’existent pas ».

Au sommet à Bruxelles la Russie remettra à l’UE le projet d’un accord modifié sur les gazoducs transnationaux. Il prévoit de soustraire Gazprom à l’action des lois énergétiques européennes. /L

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