Lavrov : il n’y a pas de « guerre froide » ente la Russie et les USA

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Il n’y a pas de « guerre froide » entre la Russie et les États-Unis, certains problèmes sont résolus alors que d’autres relèvent d’une anomalie, c’est en ces termes que le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a commenté les résultats de sa rencontre avec son homologue américain John Kerry. Les négociations au format « 2x2 » auxquelles ont galement pris part le ministre russe de la défense Sergueï Choïgou et Chuck Hagel du côté américain, se sont déroulées la veille à Washington.

Les négociations au format « 2x2 », les première depuis 5 ans, devaient se passer dans une ambiance de travail parfaitement calme. Cela s’imposait en effet après le show avec l’annulation de la visite à Moscou monté la veille par la Maison Blanche. Les émotions n’avaient pas leur place parce l’emploi du temps des ministres étaient trop chargé. C’est, d’ailleurs, ce qu’a déclaré Lavrov en ouvrant les négociations :

« L’ordre du jour est très chargé et comporte plusieurs questions sur lesquelles nos positions divergent. Nous allons les discuter tranquillement comme cela se doit. Lorsque j’ai pour la première fois rencontré John Kerry en sa qualité actuelle à l’occasion d’un entretien « protocolaire », il a dit que nous deux pays assumaient une responsabilité toute particulière et devaient par conséquent travailler la main dans la main. C’est ce que nous essayons de faire depuis et comptons sur la réciprocité ».

A la cérémonie d’ouverture, le secrétaire d’État américain John Kerry était assis à côté de Sergueï Lavrov. Au début de son intervention, il a donné à son homologue russe une tape sur l’épaule avant de relever à plus d’une reprise que malgré les problèmes évidents, c’est ensemble que nos deux pays devaient s’attaquer à la majorité des questions globales. John Kerry a fait de son mieux pour rendre cette idée accessible au public américain :

« Nous sommes heureux de recevoir les ministres Lavrov et Choïgou. Il est inutile de répéter à quel point les relations entre nos deux pays sont importantes pour nos intérêts communs. Nous en sommes parfaitement conscients et menons un dialogue franc et impartial même lorsque nos positions divergent sur certaines questions. Certes, nous avons des problèmes qui vont au-delà du cas Snowden mais notre dialogue est plus important que les contradictions de conjoncture qui peuvent être graves. Sergueï et moi, nous nous passionnons depuis longtemps pour hockey. La diplomatie c’est comme le hockey où les chocs sont parfois inévitables ».

Mais les résulats des négociations comptent beaucoup plus que les déclarations et là les ministres ont constaté des approches et des appréciations similaires sur bien des questions, - a fait remarquer Sergueï Lavrov :

« La thématique du bouclier antimissile était discutée d’une manière trés pointue en prenant en considération les risques qu’il pourrait éventuellement comporter pour la stabilité stratégique à laquelle sont intéressés nos deux pays. Nous avons échangés nos opinions sur le programme nucléaire iranien et espérons tenir dans les meilleurs délais une nouvelle réunion du groupe 3+3 avec la participation des Iraniens. Nous souhaitons soutenir le président iranien nouvellement élu qui a déclaré qu’il était disposé à pratiquer une plus grande transparence dans ce domaine et à rechercher des points de convergence ».

Les interlocuteurs ont également réussi à enregister quelques progrès sur la thématique syrienne en organisant avant la fin du mois une rencontre d’experts russes et américains en vue de préparation de la conférence de paix Genève 2. Lavrov et Kerry ont à nouveau relevé vendredi la similitude de la position des deux pays concernant l’évaluation de la situation en Syrie.

En ce qui concerne l’affaire Snowden évoquée par trois journalistes, Lavrov a précisé que cette question n’était quasiment pas mentionée par les interlocuteurs :

« Il n’y a pas de guerre froide entre nos deux pays mais il y a en revanche un bon partenariat prometteur. Edward Snowden n’est qu’une anomalie, qu’un épisode fâcheux qui charrie pas mal d’émotions mais est impuissant à saper nos intérêts communs. Les bilans de notre rencontre d’aujourd’hui ne donnent aucune raison de dire que nos relations se sont détériorées. Le sommet a été reporté mais pas annulé, contrairement à ce que que disent les journaux. Je suis certain que l’invitation adressée au président Obama reste valable ».

Les ministres de la défense ont également parlé des accords concrets. C’est ainsi que Moscou et Washington ont l’intention d’intensifier leur coopération militaire. Sergueï Choïgou a déclaré que les exercices communs devaient avoir lieu plus souvent en faisant intervenir davantage d’unités. Il a invité les Américains à prendre part à un biathlon des chars en répétant la proposition qu’il avait faite antérieurement aux Italiens.

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