L'entraîneur principal du basket-ball russe n'est plus

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MOSCOU, 17 août. (Mikhaïl Smirnov, commentateur sportif de RIA Novosti). Deux figures légendaires du sport national nous ont quittés en ce mois d'août.

Au début du mois nous avions appris le décès de Nikolaï Poutchkov, doyen des entraîneurs russes de hockey, gardien de but de la sélection de l'URSS sous le maillot de laquelle il avait décroché la première médaille d'or de championne du monde en 1954.

Le 16 août c'est Alexandre Gomelski, grand connaisseur et fanatique du basket-ball, entraîneur et pédagogue de renom, un homme pour qui les situations inextricables n'existaient pas, qui a rendu le dernier soupir. Le nom de Gomelski était connu d'une foule de gens, même très éloignés du sport, tellement le registre de ses affinités était étendu. Il était l'ami de bien des grands de ce monde, de nombreux artistes et scientifiques. La célébration de ses anniversaires donnait toujours lieu à des fêtes éclatantes, mais l'intéressé y apparaissait invariablement comme l'acteur le plus discret. C'était un homme véritablement festif, souriant, la démarche assurée, élégant. D'où l'attrait qu'il exerçait sur les gens. Beaucoup le sollicitaient et il s'efforçait de les aider de son mieux.

Sa majesté le Basket-ball a toujours été l'oeuvre de sa vie. Alexandre Gomelski s'était tout entier mis à son service. Son activité d'entraîneur, il l'avait commencée à 21 ans et il ne devait jamais cesser de l'exercer. Il a apporté au basket-ball soviétique la première Coupe d'Europe des clubs champions, il en a remporté trois éditions avec le SKA Riga. Ensuite il a réédité la performance à plusieurs reprises, cette fois à la tête du CSKA Moscou, un club qu'il a servi jusqu'à la fin de ses jours.

Sous sa houlette la sélection d'URSS a été huit fois championne d'Europe, deux fois championne du monde. Aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988 elle s'était adjugée la médaille d'or.

Au début des années 1990, alors que le sport national traversait une passe des plus difficiles, Alexandre Gomelski a été placé à la tête de la Fédération russe de basket-ball. A ce poste il avait supervisé la sélection russe et s'était employé à ce que le "basket ne meure pas dans le pays". En 1997, il avait été nommé président du club de basket-ball du CSKA, fleuron du basket-ball russe de la dernière décennie qui trois années consécutives a accédé à la Finale à quatre de l'Euroligue.

Les mérites d'Alexandre Gomelski ont été hautement appréciés par la communauté sportive mondiale. En 1998, il a été honoré de l'insigne de l'Ordre olympique. Alexandre Gomelski est l'un des rares Russes à figurer au Musée du Basket-ball des Etoiles aux Etats-Unis, le Panthéon du basket en quelque sorte, retraçant l'histoire longue de plus d'un siècle de ce sport.

Ce n'est certainement pas sans raisons qu'Alexandre Gomelski avait été sollicité pour assumer la présidence de la fondation Moscou Olympique 2012. Et il s'était pleinement donné dans cette activité nouvelle pour lui, croyant passionnément que la capitale russe pourrait une nouvelle fois accueillir les Jeux Olympiques comme elle l'avait fait en 1980.

En observant l'activité bouillonnante d'Alexandre Gomelski, peu nombreux sont ceux qui se doutaient que depuis sept ans il livrait son dernier match, face au cancer. Sportif inné, ici aussi il n'avait pas baissé les bras, acceptant tous les traitements prescrits par les médecins et, aussitôt qu'il échappait à ces derniers, il se remettait à la gymnastique et au footing quotidiens. Face à ce courage et à cette abnégation on avait cru que la mort allait reculer, mais non, elle a fini par triompher...

Un jour on avait demandé à Alexandre Gomelski s'il regrettait quelque chose.Voici ce qu'il avait répondu: "J'ai vécu une vie si intéressante, vu énormément de choses, remporté de nombreuses victoires et élevé quatre fils dont le plus jeune, Vitali, a huit ans. Alors, que pourrais-je regretter?

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