La Russie vue par la presse de la CEI et des pays baltes

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ESTONIE

La presse reconnaît que l'Estonie n'a pratiquement aucune chance d'empêcher la construction du gazoduc russo-allemand sous la mer Baltique (les pays baltes cessent ainsi d'être des pays de transit), en raison du grand intérêt que les pays leaders de l'Union européenne portent à ce projet. "Ceux qui critiquent le projet de gazoduc sous la mer Baltique ont toutes les raisons d'affirmer que la dépendance de l'Europe face à la Russie sera cruciale. Mais y a-t-il des alternatives ?.. L'UE a vu un projet d'avenir dans les gisements de gaz sibériens. Alors qu'en Europe centrale, à cette époque, on s'occupait du passé. On parlait beaucoup du pacte Molotov-Ribbentrop, on se souvenait de la paix de Tartu, des festivités du 9 mai. Il semble qu'en luttant pour le pacte du passé nous ayons tout simplement manqué le pacte de l'avenir" ("Eesti express", 18.11).

La presse se rend compte que l'unique argument contre la construction du gazoduc est l'argument écologique. "La vérité réside dans le fait qu'on ne saurait plus attaquer le projet armé d'arguments politiques (...). L'environnement est l'unique argument valable (...). Personne, jusqu'à présent, n'a effectué d'expertise écologique développée et il reste beaucoup de questions sans réponse. Par exemple, qu'adviendra-t-il si le tube long de 1200 kilomètres commence à fuir ?" ("Eesti Paevaleht", 21.11).

Tous en Estonie ne sont pas contents des fruits de la publicité massive dont Tallinn en hiver fait l'objet à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Cette année, la capitale estonienne s'attend à un afflux sans précédent de touristes russes. "Dans la conscience populaire des Estoniens, leur voisin ne leur réserve que des malheurs, mais, durant les fêtes du Nouvel An, nous nous mettons à plat ventre devant les Russes : "S'il vous plaît, venez dépenser vos dollars chez nous". Et la classe moyenne russe qui est nostalgique de l'époque soviétique vient fêter le Nouvel An dans une ancienne république fédérée occupée. Mais ce n'est pas l'essentiel. Le principal argument est le prix : les vacances du Nouvel An sont chez nous bien moins chères qu'à Moscou. Nous sommes devenus un "moulin" pour les Finnois, les Britanniques et maintenant pour les Russes. ("SL Ohtuleht", 18.11).

LETTONIE

Les remaniements ministériels en Russie restent au centre de l'attention de la presse locale. Les journaux soulignent le rôle joué par l'ex-président de l'administration présidentielle Dmitri Medvedev et le ministre de la Défense Sergueï Ivanov en tant que leaders de deux groupements au Kremlin. "Selon des analystes, la lutte se poursuit entre les "bureaucrates" dont M.Medvedev est le leader et les "siloviki" (représentants des structures de force russes, ndlr) avec à leur tête M.Ivanov. Dans ce match, la victoire est revenue à M.Medvedev qui pourrait bientôt remplacer M.Fradkov au poste de premier ministre" ("Diena", 16.11).

Les médias commencent à évoquer le danger que présentent les forces en mesure de remodeler le paysage politique national dans la lutte électorale qui se poursuit en Lettonie. "Les craintes au sujet de la sécurité sont provoquées par le fait que l'électorat des partis pro-russes augmente et que les bruits sur un éventuel remodelage du paysage politique en Lettonie, au lieu de s'apaiser, ne cessent de s'amplifier (...). Plusieurs facteurs suggèrent qu'une éventuelle correction de la politique extérieure lettonne dans l'axe russe n'est pas loin. Par la bouche de son ambassadeur, Moscou reconnaît avoir reçu ce genre de signaux" ("Latvijas Avize", 17.11).

LITUANIE

Les médias attirent l'attention sur la ressemblance entre la "démocratie dirigée" en Fédération de Russie et les anciennes méthodes soviétiques. "A l'époque, des conclusions se faisaient en partant de la distance qui séparait tel ou tel politique du secrétaire général du parti. Aujourd'hui, les décisions politiques sont également prises derrière les murailles du Kremlin et, suite à un manque d'ouverture, on ne peut que faire des conjectures en jugeant de tel ou tel geste du pouvoir. Même la volonté fermement déclarée par le président (russe, ndlr) de quitter son poste à l'expiration de son second mandat, comme l'exige d'ailleurs la Constitution, suscite des soupçons auprès des analystes : M.Poutine, n'a-t-il pas trouvé un autre moyen de rester au pouvoir ? " ("Respublika", 19.11).

Très sarcastique, la presse locale a commenté le projet des députés de Russie unie de dégager 500 millions de roubles de fonds budgétaires "pour financer la démocratie à l'étranger". "La démocratie russe atteint son apogée, elle commence à se sentir à l'étroit dans son pays super-démocratisé (...). Cela va sans dire, beaucoup, chez nous, voudront profiter de cet argent. En Lituanie, par exemple, on dénombre, sur le papier, pas moins une cinquantaine d' "associations" qui entourent de mille soins les minorités ethniques (...). ("Journal populaire de Lituanie", 20.11).

UKRAINE

Les remaniements au Kremlin sont examinés par certains médias ukrainiens à la lumière des élections à la Rada suprême qui approchent. "Il est peu probable que M.Yanoukovitch soit réincarné ou ressuscité. Les positions fermes de Sergueï Ivanov à l'égard de l'Ukraine ne s'envoleront pas. Sergueï Sobianine est un personnage relativement nouveau au Kremlin et, pour lui, l'Ukraine est une véritable terra incognita, un "champ non labouré". Si l'on tient compte des prochaines élections et de son image d'un homme qui sait mobiliser des ressources, cela signifie qu'il se verra imposer, dès aujourd'hui et avec une force incroyable, des "projets électoraux pro-russes" ("Obozrevatel", 18.11).

La presse se montre pessimiste quant aux perspectives du dialogue "gazier" entre la Russie et l'Ukraine. Certains experts voient une solution dans des démarches plus énergiques de Kiev, jusque et y compris sa requête auprès des instances d'arbitrage internationales. "Il est temps pour nous de passer à la contre-offensive. Il est temps pour l'Ukraine d'intenter une action arbitrale contre la société russe Gazprom car elle ne remplit pas le traité sur le transit de gaz signé il y a un an. Le règlement de problèmes au niveau des présidents ukrainien et russe n'est pas une solution" ("Podrobnosti", 17.11).

Les médias sont sceptiques quant à la possibilité pour l'Ukraine d'adhérer à l'OMC avant la fin de l'année. "A supposer que l'Ukraine ait le temps d'achever les négociations (d'adhésion, ndlr) avant décembre, il faudra encore plusieurs mois pour qu'elle devienne membre à part entière de l'OMC (...). Les récents événements montrent qu'il n'y a pas de progrès substantiels dans les négociations ukraino-américaines (...). Quant à Moscou, il pourrait signer ses protocoles bilatéraux plus vite que Kiev (...). Etant donné le chiffre d'affaires très important des échanges russo-ukrainiens et les intérêts mutuels des deux pays dans toutes les sphères, l'adhésion de la Russie à l'OMC devrait retarder pour longtemps Kiev sur le seuil du club commercial mondial" ("Ukrrudprom", 18.11).

MOLDAVIE

Les journalistes pro-roumains reprochent aux dirigeants de la république d'avoir réservé un accueil somptueux au Patriarche de Moscou et de Toutes les Russies, Alexis II.

"Pourquoi le chef de l'Eglise s'est-il rendu à Chisinau, alors que le président Voronine est en défaveur auprès de Vladimir Poutine? Pour quelle raison a-t-on invité le chef de l'Eglise orthodoxe russe, qui soutient ouvertement Igor Smirnov [leader de la Transnistrie, république autoproclamée au sein de la Moldavie]? Cela valait-il la peine d'organiser une réception somptueuse alors que la Russie a interrompu ses livraisons d'électricité?" ("Fluks", 18.11).

La suspension des livraisons en Moldavie d'électricité produite par la centrale électrique de Kuchurgan a été considérée par la presse comme une pression politique de la part de la Russie. L'aide promise par la Roumanie en cas de crise ne sera pas gratuite, annoncent les médias.

"Les Roumains souhaiteraient nous fournir de l'électricité en échange de gaz... La Moldavie ne dispose pas de réserves de gaz prouvées, mais en achète à la Russie. C'est pourquoi les experts de Chisinau estiment inadmissible d'échanger "électricité roumaine contre gaz russe". Ceci peut déplaire à Gazprom, et alors, nous serons privés non seulement d'électricité, mais aussi de gaz" ("Komsomolskaïa pravda v Moldove", 17.11).

ARMENIE

Les feux de l'actualité ont été braqués sur l'augmentation des tarifs du gaz russe qui, de l'avis des médias, est passée sous silence par les autorités en prévision du référendum sur la réforme constitutionnelle.

"Conformément aux communiqués officiels de la Russie, les autorités arméniennes ont déjà été prévenues que le prix du gaz, importé jusqu'ici à 75 dollars le millier de mètres cubes, pourrait atteindre 110-120 dollars. Cependant, les autorités arméniennes ont décidé de taire le fait jusqu'à la fin du référendum, le 27 novembre" ("168 jam", 18.11).

Il est incontestable que la "question gazière" est une question politique. La notification faite par Moscou aux pays de la CEI (Communauté des Etats indépendants) de l'augmentation des tarifs a été perçue comme une "menace" par son "partenaire stratégique".

"L'Arménie se classe toujours parmi les pays bénéficiant d'avantages uniquement parce qu'elle est considérée comme un avant-poste de la Russie et qu'elle accomplit avec résignation tous ses ordres-"propositions", à partir de la signature de l'accord humiliant sur l'amortissement de la dette extérieure arménienne à l'égard de la Russie (au moyen de la cession de plusieurs entreprises publiques) jusqu'à l'expulsion de l'Arménie de programmes politico-économiques régionaux. On peut dire que les rumeurs concernant l'augmentation des tarifs revêtent une importance politique et que la Russie se propose de réaliser son ancienne menace, en vue de "faire entendre raison à" l'Arménie ou bien de la punir pour quelque faute" ("168 jam", 18.11).

GEORGIE

Selon la tradition de ces quelques dernières semaines, les médias ont consacré leurs pages aux scandales liés aux différents aspects des relations avec la Russie. Cette fois-ci, ils ont pris pour prétexte le refus de l'ambassade russe de délivrer un visa au président du comité parlementaire géorgien de la défense et de la sécurité, Guivi Targamadze.

"Si la Russie n'explique pas de façon convaincante cette démarche [le refus de visa à M. Targamadze] et poursuit de telles actions, la partie géorgienne élaborera une "liste noire" en y apposant les noms de nombreux hommes politiques russes" ("Sakartvelos respoublika", 17.11).

En général, les démarches de l'ambassade russe ont été considérées comme offensantes pour la Géorgie.

"Il s'agit d'une offense faite au pays... Les Russes se comportent de façon irrationnelle. Seulement lorsque le scandale a éclaté, ils ont pensé que peut-être ils n'avaient pas eu tout à fait raison, en déclarant qu'ils délivreraient le visa et qu'il n'y avait pas de problème" ("Alia", 17.11).

Les perspectives des relations russo-géorgiennes sont envisagées avec un fatalisme lugubre: "Quoi que tu fasses, tout ira mal".

"La démarche de la Russie ne peut évidemment pas être considérée comme adéquate, puisque la Russie ne fait jamais de démarches adéquates. C'est pourquoi la Russie résout ce problème comme elle l'a toujours fait. Elle veut montrer au monde entier que dans les relations avec la Géorgie, c'est la Russie qui "mène la dance". Et il ne faut s'attendre à rien de bon après cette aggravation des relations" ("Khvalindeli dge", 17.11).

AZERBAIDJAN

La déclaration du président de la Cour des comptes de Russie, Sergueï Stepachine, sur la nécessité de fournir à la Russie des informations exhaustives concernant un éventuel déploiement des radars américains sur le territoire de l'Azerbaïdjan a eu des échos négatifs.

"Sergueï Stepachine n'est pas habilité à faire des déclarations concernant les Etats limitrophes, et les déclarations qu'il a faites à Erevan sont une "provocation"... La Russie n'a pas besoin d'informations sur le déploiement sur le territoire de l'Azerbaïdjan d'installations particulières. Moscou dispose de plein d'informations à ce sujet. D'autant plus que le radar le plus puissant de la région, celui de Gabala [qui appartient à la Russie] fonctionne dans le Nord de l'Azerbaïdjan, et que les radars américains beaucoup moins puissants ne peuvent pas y être comparés" ("525-ci qazet", 17.11).

Dans le contexte de la dépendance importante de l'Azerbaïdjan à l'égard des livraisons de gaz naturel russe, et surtout en prévision d'une augmentation prévue des tarifs, le refus de la Corée du Sud de participer au projet gazier en Extrême-Orient est considéré comme une défaite du Kremlin, qui cherche à utiliser les ressources énergétiques à des fins politiques.

"La "Tournée orientale" de Vladimir Poutine a eu lieu aussitôt après que Moscou s'est montré prêt à utiliser les livraisons de produits énergétiques en tant que moyen de pression politique sur les voisins proches et lointains... Le refus de la Corée du Sud d'acheter du gaz russe a été un nouveau témoignage du fait que les tentatives pour "surcharger" d'aspects politiques les livraisons de produits énergétiques ne peuvent que nuire au commerce, sans améliorer la diplomatie" ("Echo", 22.11).

Kazakhstan

Selon les journalistes, le président Noursoultan Nazarbaiev qui développe des rapports avec tous les Etats pourra assumer le rôle central dans le projet d'Espace économique unique (EEU). "La réponse à la question de savoir si l'EEU est un projet viable dépend de Noursoultan Nazarbaiev. Dans le contexte des rapports complexes ukraino-russes et ukraino-biélorusses, il est peu probable que tous les problèmes litigieux puissent être réglés par les contacts entre Viktor Iouchtchenko, d'une part, et Vladimir Poutine ou Alexandre Loukachenko, de l'autre. Ce rôle sera joué probablement par Noursoultan Nazarbaiev, car, premièrement, il n'est pas associé aux affronts énergétiques ou autres et, deuxièmement, il est intéressé à l'intégration générale. Il ne faut pas oublier que l'idée de l'EEU est l'incarnation de son initiative euro-asiatique (Liter.kz, 19,11.)

La presse informe que la compagnie kazakhe KazMounaïGaz a perdu son atout principal aux pourparlers sur l'acquisition du bloc d'actions de la raffinerie de pétrole lituanienne Mazeikiu nafta (MN). La compagnie russe Transneft a résilié unilatéralement l'accord sur le transport de 12 millions de tonnes de pétrole kazakh par an vers la Lituanie. La résiliation de l'accord qui a eu lieu au plus fort de la lutte pour MN peut, selon les médias, créer un problème pour la compagnie russe LUKOIL au Kazakhstan. "LUKOIL essaie de prouver son droit primordial au rachat d'une partie de l'entreprise mixte Tourgaï-Petroleum qui fonctionne sur le territoire du Kazakhstan. De plus, la compagnie achève l'acquisition de la compagnie Nelson Resources. Cette transaction est approuvée par le gouvernement du Kazakhstan, mais, comme le prouve l'expérience, n'importe quel accord peut être annulé". (Nomad, 18.11).

Kirghizie

Le statut de la langue russe en Kirghizie reste au centre de l'attention de la presse. La presse est dans l'ensemble convaincue que la situation privilégiée du russe non seulement n'empêche pas l'existence du kirghize en tant que langue nationale, mais que cela ouvre aussi des perspectives importantes de développement économique et culturel pour la République de Kirghizie et étend les possibilités de formation d'une image favorable de ce pays dans le monde. "On ne sait pas d'où est venue l'idée de limiter l'usage de la langue russe en la privant de son statut officiel actuel ... Les organisateurs de cette action ne pensent probablement pas au sort de l'économie du pays après le départ définitif de tous les russophones. Quelle sera la réaction de la Russie à cette action? Que deviendra le demi-million de Kirghizes qui travaillent en Russie?.. Il n'y a pas de réponses à ces questions". (Obchtchestvenny reïting, 17.11).

Ouzbékistan

La presse analyse sous tous les aspects le traité russo-ouzbek sur les rapports d'alliance. En règle générale, on critique la position du Kremlin qui a soutenu "un dictateur qui a noyé dans le sang une insurrection populaire". On en déduit que la coopération avec la Russie est préjudiciable et n'a pas de perspectives. "La Russie actuelle a besoin de l'Ouzbékistan, pour l'essentiel, comme d'une source de main-d'œuvre bon marché ... Sur le plan politique, la Russie actuelle est un pays chauvin qui réduit chaque jour ses propres acquis démocratiques. La Russie lutte contre les mouvements de libération nationale dans d'autres pays, elle est contre les minorités nationales, c'est pourquoi la Russie ne soutiendra pas la démocratie ici, l'opposition universellement reconnue, le droit des citoyens de faire leur choix ... Tout cela conduira à la conservation du système autoritaire en Ouzbékistan et à l'isolement de l'Ouzbékistan par rapport aux pays du monde démocratique". (Ferghana. Ru, 17.11).

D'autre part, les partisans de l'accord tant parmi les experts russes qu'ouzbeks mettent en doute l'hypothèse selon laquelle Moscou serait disposé à apporter un soutien militaire à Islam Karimov. Dans le traité d'alliance, ce point est considéré plutôt comme une mesure forcée de la part de la Russie.

"En signant l'accord sur les rapports d'alliance avec l'Ouzbékistan, Moscou pensait moins que tout au président ouzbek actuel ... La Russie a l'intention de s'implanter dans la région pour plus longtemps, en proposant à l'Ouzbékistan des projets communs prometteurs, souvent, au préjudice de ses intérêts directs ... Le Kremlin assume des risques politiques en s'alliant avec Islam Karimov flétri par l'Europe et les Etats-Unis. Il le fait en sachant parfaitement que la réputation du président ouzbek est loin d'être idéale". (Arena, 19.11).

Tadjikistan

Une importance particulière est attachée à la rencontre entre B. Radjalabiev, président du comité olympique de la République du Tadjikistan, et les représentants officiels de RUSAL (Aluminium russe). Selon les informations, les parties se sont mises d'accord pour adopter un accord de partenariat général. "Il convient de souligner le rôle positif de l'activité de RUSAL aussi bien dans la politique d'investissement au Tadjikistan que dans le domaine sportif. La rencontre a permis d'établir des contacts directs entre le Comité national olympique de la république et un partenaire potentiel qui peut contribuer beaucoup au développement des sports olympiques au Tadjikistan. Les parties sont unanimes à estimer que le mouvement olympique joue un rôle important dans la vie culturelle du Tadjikistan". (Khovar, 16.11).

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