Les Soirées de décembre Sviatoslav Richter fêtent leurs 25 ans

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MOSCOU, 8 décembre - par Olga Sobolevskaïa, RIA Novosti.

Le grand pianiste Sviatoslav Richter était un bon peintre. Quand il était jeune, le danseur et chorégraphe Serge Lifar dédicaçait les programmes de spectacle d'un monogramme qu'il peignait avec du rouge à lèvres. Les écrivains Hermann Hesse, Henry Miller, Friedrich Dürrenmatt et le scénariste Tonino Guerra adoraient également dessiner. Leurs œuvres inattendues sont exposées au musée des beaux-arts Pouchkine où se déroule le 25e festival international de musique Les Soirées de décembre Sviatoslav Richter.

Fondé par la directrice du musée, Irina Antonova, et Sviatoslav Richter lui-même, ce festival est une recherche traditionnelle d' "équivalents" entre la musique et la peinture. Parfois, ces associations sont libres, imaginées et inexplicables. Cette année, les spectateurs qui s'arrachent les billets pour cette manifestation élitiste peuvent écouter la musique classique tout en contemplant plus de 200 peintures et dessins immortalisés sous le pinceau d'une trentaine de musiciens, réalisateurs, comédiens et poètes, un projet audacieux que le musée a baptisé "Le Violon d'Ingres: une deuxième vocation".

Évitons de juger sérieusement ces œuvres dilettantes: elles ne sont pas plus qu'une touche amusante au portrait d'un tel ou tel artiste. Bien sûr, il y a aussi de très belles œuvres, comme celles du réalisateur soviétique Iouri Zavadski ou du comédien Mikhaïl Tchekhov. Jean Cocteau est un cas à part. Ses dessins sont professionnels, comme les peintures du réalisateur Franco Zeffirelli. Mais, globalement, les expérimentations de ces grands amateurs sont plutôt imitatives et trop intimes pour les présenter au public.

La partie musicale des "Soirées de décembre" est, par contre, irréprochable. Les Solistes de Moscou dirigés par le chef d'orchestre et altiste Iouri Bachmet qui a hérité de Richter l'organisation du festival présentent un programme composé d'œuvres de Bach, Schnittke, Schubert et Britten. On y trouvera les pianistes Mikhaïl Pletnev, Elisso Versaladze et Elizaveta Leonskaïa, le violoniste Viktor Tretiakov et la violoncelliste Natalia Goutman.

Parmi les invités étrangers, on notera le trio américain Beaux Arts Trio (Beethoven, Chostakovitch et Mendelsohn), le violoniste autrichien Thomas Zehetmair (Paganini, Mozart et Bartok), le basse-baryton néerlandais Robert Holl et le ténor britannique Ian Bostridge. Cerise sur le gâteau, un ensemble de 13 joueurs d'instruments à vent dirigé par Theodor Currentzis présenteront du Poulenc et du Stravinski. Selon Irina Antonova, les musiciens sont libres dans le choix des œuvres à jouer cette année.

Le festival fêtera ses 25 ans par une exposition photo intitulée "Le musée et les muses", telle une chronique des éditions précédentes des Soirées de décembre. Seulement, par rapport à il y a vingt-cinq ans, il est quasiment impossible d'acheter un billet. Il est bien dommage que contrairement à l'exposition "Le Violon d'Ingres", facilement accessible, la musique ne le soit pas.

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