Vladimir Poutine: les critiques sur la participation russe au G8 sont archaïques

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Par Vladimir Simonov, commentateur politique de RIA Novosti. Les occidentaux qui critiquent la participation russe au G8, où la Russie assurera la présidence en 2006, pourraient souffrir d'un certain complexe d'infériorité.

Les autorités russes n'attachent pas beaucoup d'importance à leurs attaques. Ces personnes sont passéistes, elles reproduisent mécaniquement les thèses de la propagande antisoviétique typiques de la "guerre froide", a indiqué le président russe au cours d'une conférence de presse qui avait réuni des centaines de journalistes russes et étrangers au Kremlin.

"Je sais que notre pays a des ennemis endurcis. Ils appartiennent au siècle passé. Ce sont des soviétologues. L'Union Soviétique n'existe plus, mais ils sont toujours là, parce qu'ils n'ont pas d'autre métier", a dit Vladimir Poutine.

Ces paroles dures du président sont dictées par sa conviction que la Russie appartient de plein droit au club des riches et qu'elle peut lui donner le caractère démocratique et universel dont le G8 a tellement besoin.

Certes, la Russie ne peut pas se vanter d'avoir le même revenu par habitant que ses partenaires du G8, bien qu'elle affiche des bons rythmes de croissance économique et financière, que son budget et sa balance commerciale soient excédentaires et que sa dette extérieure représente seulement 30% du PIB. La Russie n'a pas encore surmonté sa pauvreté, mais cela lui permet de représenter les intérêts des pays en voie de développement au sein du G8.

Sans la Russie, ce club pourrait se transformer en "un groupe de chats gras" servant les intérêts de ceux que l'on peut appeler le "milliard doré". Moscou comprendra plus facilement les problèmes des pays à l'économie de transition et se dit prêt à expliquer leur position et à défendre leurs intérêts devant ses partenaires du G8. La participation russe au G8 est donc "tout à fait naturelle", estime Vladimir Poutine.

L'objectif principal que se fixe le G8 depuis sa création est de garantir la sécurité globale, a-t-il rappelé. Il est, sans doute, impossible de régler le problème de la sécurité nucléaire derrière le dos d'une grande puissance nucléaire - la Russie. On ne peut donc pas prendre au sérieux ceux qui affirment que la Russie ne doit pas faire partie du G8.

Aucun dirigeant des sept pays partenaires de la Russie ne met en doute sa participation au club. D'autant plus qu'un autre facteur important renforce la Russie en tant que membre indispensable et influent du groupe. Ces derniers temps, la Russie joue un rôle croissant sur le marché des ressources énergétiques.

Moscou compte produire 500.000 tonnes métriques de pétrole par an dans un avenir proche. La prospérité des pays issus de l'URSS, de l'Europe et, en partie, des États-Unis dépend de la distribution de ces volumes de brut.

Le sommet du G8 prévu à Saint-Pétersbourg pour juin prochain portera justement sur les problèmes dont le règlement permettra à la Russie de se mettre en valeur lors de sa présidence et profiter de son expérience unique. Les parties discuteront de la sécurité énergétique mondiale, de la lutte contre les maladies infectieuses et des problèmes de l'éducation.

Cette importance croissante de la Russie, l'affirmation de son identité nationale et l'augmentation de son prestige international irritent les soviétologues occidentaux qui ont fait leur temps. Ils critiquent la nouvelle loi russe sur les ONG tout en oubliant que les lois françaises et américaines sont beaucoup plus strictes. (Essayez de créer une ONG à budget opaque qui reçoit des financements de l'étranger aux États-Unis). Ils accusent Moscou de ne pas respecter les droits de l'homme en Tchétchénie, alors que ces dernières années on assiste à des progrès impressionnants de la démocratie tchétchène: référendum sur la Constitution tchétchène, les élections présidentielle et législatives. Les institutions judiciaires tchétchènes aident de plus en plus activement les forces fédérales à maintenir la stabilité.

Mais ceux qui n'arrivent pas à se débarrasser de la psychologie de confrontation et à renoncer à la lutte idéologique estiment que les succès russes sont une raison de plus pour critiquer Moscou et y mettre des limites. Vladimir Poutine a commenté cette situation par le proverbe "Les chiens aboient et la caravane passe".

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