Revue de la presse russe du 17 février

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MOSCOU, RIA Novosti

Gazeta.ru

La lutte contre le terrorisme, nouveau projet national russe?

Vladimir Poutine a dressé une deuxième verticale du pouvoir. Le Comité antiterroriste national (CAN) institué jeudi par un décret présidentiel sera une structure parallèle au bloc des silovikis (police, services secrets, etc. NDT) du gouvernement, comme le Conseil des projets nationaux avait été à une certaine époque créé parallèlement au bloc socio-économique du cabinet des ministres.

Le décret de la présidence est une recommandation invitant le législateur à réécrire rapidement et fondamentalement le projet de loi sur la lutte contre le terrorisme qui, soumis à la Douma au lendemain des événements de Beslan, a pris du retard après son passage en première lecture. D'après le projet de loi à l'étude, l'organisme fédéral supérieur de lutte contre le terrorisme est la Commission antiterroriste fédérale (CAF) dirigée d'office par le premier ministre.

Le CAN proposé par Vladimir Poutine viendrait en fait remplacer la CAF, le poste de principal responsable de la lutte contre la terreur revenant au chef du Service de sécurité nationale (FSB), Nikolaï Patrouchev, à la place du premier ministre (civil) Mikhaïl Fradkov.

Les experts estiment que le CAN serait une sorte d'éminence grise au sein du gouvernement. En prenant la direction du Conseil des projets nationaux au mois de septembre dernier, le "successeur" Dmitri Medvedev avait en fait privé le premier ministre d'une partie de ses pouvoirs. Fradkov a maintenant été écarté d'un autre projet auquel tient particulièrement le président, la lutte contre le terrorisme international.

"On est involontairement tenté de penser qu'à présent les services secrets étendront partout leur contrôle, et que la nouvelle structure a pour mission de mettre en place une surveillance totale. Placés au-dessus de tous les services spéciaux, ils coordonneront les efforts des silovikis et même des organes exécutifs", estime le député indépendant Anatoli Ermoline.

"Fradkov est un civil dans l'âme. En cas de crise, on a besoin d'un militaire. Logiquement, le rôle de coordinateur de ces questions doit être confié au président du FSB", selon un expert du Centre des technologies politiques, Alexéi Makarkine. Le directeur du fonds Ekspertiza, Mark Ournov, estime qu'un tel comité devait voir le jour tôt ou tard : "Les autorités actuelles penchent pour l'omniprésence des structures verticales ".

Kommersant

L'adhésion de la Russie à l'OMC repoussée au moins à l'automne

Il est évident que les divergences avec les Etats-Unis ne permettront pas à la Russie d'adhérer à l'OMC au cours du premier semestre 2006, comme l'a exigé Vladimir Poutine. D'ailleurs, les arguments d'un refus de la Russie d'adhérer à l'OMC se dessinent : Alexei Mordachov, président du groupe Severstal et du comité pour l'adhésion à l'OMC de l'Union des entrepreneurs et des industriels de Russie, a notamment déclaré: "La Russie ne peut pas adhérer à l'OMC à n'importe quel prix".

Maxime Medvedkov, chef de la délégation russe pour les pourparlers avec l'OMC, a reconnu jeudi que des problèmes existaient aussi bien avec les Etats-Unis qu'avec l'OMC. Il a notamment fait savoir que les questions relatives au régime de contrôle phytosanitaire en Russie (elles inquiètent, pour l'essentiel, les producteurs américains de viande de volaille) doivent être réglées par un arrêté gouvernemental spécial avant le mois de mars : cet arrêté est actuellement en concertation intersectorielle. Quant aux pourparlers sur les exigences habituellement avancées aux pays désireux d'adhérer à l'OMC, il reste à se mettre d'accord sur 10 à 15 paragraphes du texte. Maxime Medvedkov a en outre déclaré que ces paragraphes peuvent poser des problèmes assez sérieux.

Comme l'a souligné le fonctionnaire, l'OMC et les Etats-Unis avancent à la Russie des exigences "spécifiques", alors qu'elle a l'intention d'adhérer à l'OMC aux conditions communes.

Alexei Mordachov, a également parlé jeudi des difficultés des pourparlers avec les Etats-Unis. Il a affirmé que les prétentions "phytosanitaires" des Etats-Unis étaient apparues alors que la question avait déjà été réglée, c'est pourquoi il n'exclut pas l'apparition de nouvelles prétentions du côté américain. Les problèmes relatifs à la possibilité d'ouvrir des filiales des structures financières, à la protection de l'aéronautique russe et à la dimension des subventions pour l'agriculture restent également en suspens, a-t-il ajouté.

Le magnat de l'acier voit derrière la position des Etats-Unis concernant l'OMC des raisons politiques, c'est pourquoi il a souligné que la Russie ne pouvait pas adhérer à l'OMC à n'importe quel prix.

Le coup d'envoi de la campagne de soutien de "l'opinion locale" à la position intransigeante de la Russie a été donné par la déclaration très acerbe faite le 15 février par Youri Loujkov. Plusieurs économistes et entrepreneurs ont partagé la position du maire de Moscou.

Aujourd'hui, il est évident que l'adhésion de la Russie à l'OMC sera repoussée au moins à l'automne, sinon à plus tard.

Novye izvestia

Succession de Poutine : La guerre de l'information bat son plein

"L'opération "successeur" en prévision de l'élection présidentielle de 2008 est une variante très impopulaire dans la société", estime le sociologue Youri Levada. Mieux Vladimir Poutine est apprécié par les masses, pire est l'image de son entourage. "On estime que les hommes de son entourage sont des intrus cupides, c'est pourquoi ceux qui souhaitent l'arrivée au pouvoir d'un représentant de ce milieu sont peu nombreux, affirme le sociologue.

Selon Leonti Byzov, chef du service analytique du VTSIOM (Centre russe d'étude de l'opinion publique), la carrière politique d'un des successeurs éventuels - le vice-premier ministre et ministre russe de la Défense Serguei Ivanov - est à présent compromise par l'affaire Andrei Sytchev, élève de l'école des blindés de Tcheliabinsk estropié par ses camarades.

Les défenseurs des droits de l'homme versent de l'huile sur le feu. Ils ont déclenché une campagne pour la démission du ministre de la Défense et recueillent des signatures sur Internet. Leonti Byzov se dit certain que les défenseurs des droits de l'homme sont manipulés, alors que les véritables organisateurs de la campagne dirigée contre le ministre Serguei Ivanov seraient des groupes d'influence agissant autour de Vladimir Poutine, et qui ne souhaiteraient pas que la présidence soit de nouveau assumée par un "silovik" (un homme issu des forces de sécurité).

Quant à l'autre successeur éventuel, le premier vice-premier ministre Dmitri Medvedev, de nombreux médias se sont empressés de lui promettre le poste de premier ministre en raison de la récente maladie de Mikhail Fradkov. Selon Alexei Moukhine, directeur du Centre d'information politique, "des rumeurs sur la démission imminente de Mikhail Fradkov circulent depuis sa nomination", mais ce n'est qu'un "rideau de fumée", alors que "le plus important se déroule à l'arrière-plan".

Dmitri Orechkine, chef du groupe Merkator, n'exclut pas quant à lui que la discussion à propos des candidatures de Serguei Ivanov et Dmitri Medvedev ne cache en réalité d'autres surprises, si l'on se souvient de l'arrivée au pouvoir de Mikhaïl Fradkov, que Vladimir Poutine avait, en prestidigitateur, fait apparaître comme on tire un lapin d'un chapeau.

Kommersant

L'adhésion de la Russie à l'OMC repoussée au moins à l'automne

Il est évident que les divergences avec les Etats-Unis ne permettront pas à la Russie d'adhérer à l'OMC au cours du premier semestre 2006, comme l'a exigé Vladimir Poutine. D'ailleurs, les arguments d'un refus de la Russie d'adhérer à l'OMC se dessinent : Alexei Mordachov, président du groupe Severstal et du comité pour l'adhésion à l'OMC de l'Union des entrepreneurs et des industriels de Russie, a notamment déclaré: "La Russie ne peut pas adhérer à l'OMC à n'importe quel prix".

Maxime Medvedkov, chef de la délégation russe pour les pourparlers avec l'OMC, a reconnu jeudi que des problèmes existaient aussi bien avec les Etats-Unis qu'avec l'OMC. Il a notamment fait savoir que les questions relatives au régime de contrôle phytosanitaire en Russie (elles inquiètent, pour l'essentiel, les producteurs américains de viande de volaille) doivent être réglées par un arrêté gouvernemental spécial avant le mois de mars : cet arrêté est actuellement en concertation intersectorielle. Quant aux pourparlers sur les exigences habituellement avancées aux pays désireux d'adhérer à l'OMC, il reste à se mettre d'accord sur 10 à 15 paragraphes du texte. Maxime Medvedkov a en outre déclaré que ces paragraphes peuvent poser des problèmes assez sérieux.

Comme l'a souligné le fonctionnaire, l'OMC et les Etats-Unis avancent à la Russie des exigences "spécifiques", alors qu'elle a l'intention d'adhérer à l'OMC aux conditions communes.

Alexei Mordachov, a également parlé jeudi des difficultés des pourparlers avec les Etats-Unis. Il a affirmé que les prétentions "phytosanitaires" des Etats-Unis étaient apparues alors que la question avait déjà été réglée, c'est pourquoi il n'exclut pas l'apparition de nouvelles prétentions du côté américain. Les problèmes relatifs à la possibilité d'ouvrir des filiales des structures financières, à la protection de l'aéronautique russe et à la dimension des subventions pour l'agriculture restent également en suspens, a-t-il ajouté.

Le magnat de l'acier voit derrière la position des Etats-Unis concernant l'OMC des raisons politiques, c'est pourquoi il a souligné que la Russie ne pouvait pas adhérer à l'OMC à n'importe quel prix.

Le coup d'envoi de la campagne de soutien de "l'opinion locale" à la position intransigeante de la Russie a été donné par la déclaration très acerbe faite le 15 février par Youri Loujkov. Plusieurs économistes et entrepreneurs ont partagé la position du maire de Moscou.

Aujourd'hui, il est évident que l'adhésion de la Russie à l'OMC sera repoussée au moins à l'automne, sinon à plus tard.

Vedomosti

Les députés vont remettre la confiscation au goût du jour

La Douma (chambre basse du parlement) s'apprête à ratifier la Convention de l'ONU contre la corruption deux ans après son adoption. Ce document n'a pas d'effet direct et pour mettre la législation russe en conformité, plusieurs décennies seront nécessaires, estiment des experts. Par contre on s'empressera en premier lieu d'adopter les normes concernant la confiscation des biens et le rapatriement des capitaux illicitement exportés à l'étranger.

Le document sera adopté vendredi à l'unanimité, prédit le président de la chambre basse, Boris Gryzlov.

La ratification du document est approuvée par les législateurs et les experts. Le président de la commission de la Douma pour la répression de la corruption, Mikhaïl Grichankov, la qualifie de "démarche politique importante dans la lutte contre la corruption". Pour Elena Panfilova, directrice de la section russe de Transparency International, un "document cadre va voir le jour, sur la base duquel il sera possible de bâtir quelque chose de compréhensible et de durable". Le député indépendant Vladimir Ryjkov est du même avis: "Selon l'Indice de perception de la corruption, la Russie figure parmi les cinq pays les plus corrompus au monde".

Alexandre Khinchtein, membre de la commission susmentionnée de la Douma, pense que si deux années se sont écoulées entre la signature et la ratification de la convention, c'est en raison de la résistance du gouvernement qui a examiné le document avant les députés: "La convention prévoit la confiscation, or le gouvernement y est opposé". Vladimir Ryjkov estime que la ratification a été freinée par l'élite russe qui rechigne à voir ses biens extra-territoriaux confisqués. Elena Panfilova dit qu'il a fallu étudier à fond la législation intérieure de la Russie.

Les clauses de la convention ne seront pas toutes applicables d'emblée. Elena Panfilova pense que dans un premier temps les députés s'occuperont d'affaires concernant la confiscation de biens et le rapatriement d'actifs acquis illégalement à l'étranger.

La mise en conformité de la législation avec la convention devrait être achevée à la fin de l'année 2006, dit Mikhaïl Grichenkov d'un ton optimiste. Cependant, Elena Panfilova est convaincue que ce processus s'étirera sur cinq ans. Vladimir Ryjkov, lui, parle de 20 à 30 ans.

La Convention de l'ONU contre la corruption a été adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU le 31 octobre 2003 et est entrée en vigueur le 14 décembre 2005. La Russie a signé le document en décembre 2003.

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